NOTES POUR SERVIR A L’HISTOIRE

DES SIEGES

par Etienne Meunier 



Depuis plusieurs années, l’APVV s’attache, comme d’autres institutions et particuliers, à faire découvrir le patrimoine rural à l’occasion des journées qui lui sont dédiées. La majorité des habitants ne soupçonne pas les trésors de leurs villages. Trop souvent elle se dirige vers les sites les plus spectaculaires. C’est ainsi que nous avons vu une véritable émeute dans la cathédrale de Sens au pied de la porte menant à la tour sud. Il faut reconnaître que l’ouverture statique des sites retient de moins en moins l’attention, et que l’acculturation (notamment religieuse) atteint de tels niveaux que la simple visite d’une église exige une longue explication de la vocation de l’édifice.

Pour notre part nous avons depuis longtemps profité de l’ouverture des églises paroissiales pour évoquer l’histoire villageoise, et si possible électriser l’auditoire en lui faisant prendre conscience de la richesse du passé de ses ancêtres :

- Thorigny (15 septembre 1991, 26 septembre 1992, 18 septembre 1994, 9 décembre 2000)
- Fleurigny (26 septembre 1992)
- St Martin-sur-Oreuse et Launay (19 septembre 1993)
- La Chapelle sur Oreuse et la chapelle St Germain (18 septembre 1999)
- Voisines (17 septembre 1995) - Vareilles
- Pont-sur-Vanne (14 septembre 1996)
- Plessis-Saint-Jean (20 septembre 1998)
- Villiers-Louis (18 septembre 1999)

Ne mobilisant jamais la presse, nous avons eu le privilège de découvrir un auditoire tour à tour méfiant, intrigué, enthousiaste, fier et questionneur. Il nous sera permis d’évoquer dans cette introduction le cas de Pont-sur-Vanne. Nous y avons été accueilli par une personne âgée seule. Le dialogue fut le suivant:

- « Qui es-tu ? »
- Etienne Meunier
- « Qu’est ce que tu viens faire ? Tu n’es pas d’ici. Je ne te connais pas ! On m’a demandé de t’ouvrir la porte mais il n’y a rien d’affiché (en France l’écrit officiel est un gage d’existence, surtout quand il s’agit d’objets étrangers à l’Administration )»
- C’est normal que vous ne me connaissiez pas. J’ai effectué des recherches sur votre village et je voulais vous en faire profiter. J’ai des ancêtres ici : la famille LAVOUE (il s’agit d’un sésame indispensable).


J’ai alors ouvert mon (célèbre) classeur de notes villageoises, montrant l’existence de la culture locale de l’oignon (aucun écho), des grandes familles du XVIème siècle (aucun écho). Ce furent les fortifications de Pont qui firent tomber les murailles.

- « Attends voir mon gars, je vais voir ce que je peux faire ». Mon unique auditeur est alors sorti de l’église. J’avais perdu le seul témoin de mes efforts altruistes. Mon voyage était inutile : 300 km. pour rien.

En prêtant l’oreille, j’ai alors entendu la canne de mon vénérable hôte heurter les portes de la rue et commander d’avoir à se rendre à l’église. Par un prompt renfort, nous fûmes une douzaine le reste de l’après-midi. J’ai su depuis que les absents ont eu bien tort de rester devant leurs écrans de télévision. Ceux qui sont venus se sont couchés moins……ou plus….., comme vous l’entendrez.

C’est ainsi qu’à l’invitation de Monsieur LAMY et de l’APVV je me suis rendu aux Sièges le samedi 16 septembre 2000, immobilisant une vingtaine d’auditeurs tout l’après-midi, discourant sur l’histoire de ce bourg avant de déambuler au long des fossés.

L’APVV souhaite offrir à ses adhérents un petit dossier sur l’histoire des bourgs amis. C’est ainsi que mes notes sur les Sièges ont été mises en forme, en attendant que de futurs MIGNARDOT1 se lèvent pour faire beaucoup mieux . Elles s’inscrivent parmi des travaux de même nature entrepris depuis 19822


I) LE SUPPORT DE CETTE ETUDE

L’étude qui suit est entièrement tributaire de la prise aléatoire de notes concernant les Sièges. N’ayant pas jusqu’à présent l’honneur d’avoir des ancêtres dans ce bourg, nous n’avons jamais entrepris une recherche systématique de renseignements. Par conséquent la vision émergeant de nos fonds documentaires s’en trouve affectée.

Notre collecte de notes a porté sur des documents d’archives de l’Yonne et quelques sources imprimées.

Nous aurons à cœur de justifier nos sources pour faciliter le travail de nos successeurs. Le spectre privilégie la période allant du XIII au XVIIIème siècle, et plus spécialement les XVI et XVIIème siècles.

Nous sommes conscient que l’exploitation systématique des archives de l’abbaye Saint-Rémy et des fonds notariaux procureraient 95% de données complémentaires à cette étude.

A présent : « debout les morts ! » 


II) LA PREHISTOIRE

Il faut signaler que le finage des Sièges a fait l’objet d’un intense travail de collecte archéologique entre les deux guerres mondiales de la part d’un clerc de notaire de Villeneuve-l’Archevêque: Nazaire LAJON (°1865†1946). Le collecteur n’ayant pris aucune disposition pour assurer la conservation de son travail, pratiquement sa vie de prospection est assimilable à un pillage sans retour de nombreux finages.

Au titre des rares épaves de cette besogne harassante figure un plan de ses découvertes sur le territoire communal. Ce plan d’un expert géomètre a été reproduit dernièrement dans un article hagiographique3 .

Sept sites sont mentionnées : les stations de la Folie, du Grand Champ, des Grandes Ruelles, des Grèves ; le gisement de Chaudron, le ferrier de la Butte et le menhir de la Pierre à Colon.


III) UNE FRONTIERE

Au préalable, il faut replacer les Sièges dans le contexte politique de sa région naturelle d’appartenance.

Vers l’an mil, le comté de Sens est encore une vaste entité administrative incorporant Sens, Montereau, Château-Renard et Joigny. Il est bordé par les comtés du Gâtinais, d’Auxerre et de Troyes. Toutefois le comte de Blois aurait déjà pris pied, du chef de son épouse à Provins et à Saint-Florentin.

Deux événements vont provoquer l’émiettement progressif des cadres territoriaux gâtinais et sénonais.

- dans le Sénonais, le comte est temporairement éliminé à l’issue de la guerre de succession de Bourgogne. Il obtient le soutien du comte de Blois en lui abandonnant Montereau en 1015. Par accord, il est autorisé à rentrer en possession de son comté à titre viager. Ce traité prévaudra, malgré l’occupation momentanée de Sens par le comte de Blois de 1032 à 1034. De ce fait, le comte de Blois ne réussira pas à unir ses terres de Beauce et du Val de Loire à ses héritages champenois4 .

- dans le Gâtinais, la disposition du dernier comte entraîne, nous semble-t’il, le partage du comté entre les héritiers des lignes masculines et féminines. Par la suite, le Roi, successeur des deux héritiers nommera deux vicomtes : un vicomte pour le représenter dans le Haut-Gâtinais (vicomte du Fessard) et un vicomte du Bas-Gâtinais (vicomte de Château-Landon dit du Gâtinais). L’aristocratie locale développe son autorité en l’absence d’autorité comtale.

En 1055 la mort du comte de Sens met un terme à son viager et livre le Sénonais au Roi. A la même époque, la Couronne fait face à la poussée indésirable du duc de Bourgogne qui a envahi et occupé le comté d’Auxerre5.

En 1068 soucieux de faire reconnaître son usurpation, le nouveau comte d’Anjou donne au Roi sa part du Gâtinais, c’est-à-dire le Bas-Gâtinais6 . Le Roi prend pied dans la vallée du Loing et y voit tout autant la possibilité d’accéder directement au comté de Sens jusque là enclavé, que celle de mieux protéger la Beauce où se situe le cœur de son pouvoir.

Vers 1080, cherchant à dénouer la situation autour de sa chère abbaye de Saint-Benoit-sur-Loire, le Roi procède à un important échange territorial. Il donne toute la fraction méridionale du Sénonais pour y former le comté de Joigny. En retour, la famille de Joinville lui cède le Haut Gâtinais. Le Roi pacifie ainsi le voisinage de l’abbaye où il se fera enterrer, prend pied à Lorris où son fils mettra au point un dispositif juridique propre à rassurer les acteurs économiques et à limiter les parasitages administratifs (les Coutumes de Lorris), fait pièce avec le Bas Gâtinais acquis dix années auparavant et protège les abords de la Beauce et de la route stratégique conduisant d’Orléans à Paris. Pour leur part, les Joinville recentrent leurs héritages de cinquante kilomètres et gagnent un titre comtal pour celui des leurs qui s’établira à Joigny7.

Juridiquement l’échange n’aurait pas été possible sans l’accord intéressé du suzerain que s’était choisi l’archevêque Gilduin, une fois démis de son siège primatial. Favori du Roi, le comte de Valois devait conserver une hypothèque féodale ailleurs que sur le Haut Gâtinais ; il va devenir suzerain du Jovinien. Ce transfert le rapproche de son comté de Bar-sur-Aube. Peu après son décès, un de ses héritiers va s’adjuger Bar-sur-Aube et la suzeraineté sur le comté de Joigny. Par la suite le comte de Joigny sera le premier pair du comté de Champagne.

Le dépeçage du Sénonais concerne aussi les marges orientales passées sous le giron des vicomtes de Joigny. Nous imaginons que cette famille a suivi le même mouvement que les comtes de Joigny. Elle aurait assumé la charge de vicomte de Haut Gâtinais pour le compte de Gilduin et du lignage de Joinville. Désireux d’éloigner ces aristocrates de son précieux Orléanais, le Roi les aurait déplacés dans le Sénonais récemment acquis. Les anciens vicomtes du Haut Gâtinais seraient ainsi devenus vicomtes de Joigny8 . Ils resteront en partie vassaux du comte de Joigny et du comte de Valois. Ce dernier les entraînera vite dans la dépendance de son héritier le comte de Troyes.

Le patrimoine des vicomtes de Joigny s’ordonne autour de deux pôles :

- celui sous suzeraineté jovinienne. Il s’étend de Cudot à Brion et comprend un faubourg à Joigny.

- celui hors suzeraineté jovinienne. Centré sur Rigny-le-Ferron, il va de Pouy (-sur-Vannes) à Chailley (et à la ferme de Crécy sur l’Armançon ?).

Comme les comtes de Joigny, les vicomtes doivent l’hommage aux comtes de Troyes, héritiers du comte de Valois. Le château de Saint Florentin est attributaire de cet hommage.

Le village des Sièges me semble avoir appartenu à ce pôle othéen. Une mention établit des droits de la vicomtesse de « Rigny » sur les lieux en 1243. Pour autant les vicomtes de Joigny ne paraissent pas avoir assuré l’exploitation des lieux : de grands propriétaires ruraux se manifestent sur place.


IV LES APPETITS ECONOMIQUES

Au XIème siècle, comme de nos jours, l’histoire est rythmée par les rapports entre Pouvoir et Affaires. La frange orientale du défunt comté de Sens vit à l’heure champenoise, et donc des Affaires. Elle est étonnamment active sur le plan économique, alors qu’elle est à l’écart des axes de communication commerciaux que sont les vallées de l’Yonne et de l’Armançon. Le nom même de Rigny-le-Ferron évoque l’activité métallurgique. Des forges gauloises ont été découvertes aux Clérimois. La fabrication du clou a atteint une taille industrielle à Coulours. Des foulons importants ont existé à Molinons et à Armentières. Des verriers travailleront à Sérilly et à Vaudeurs.

Vers 1079 alors que le Roi se prépare à créer le comté de Joigny, les Sièges surgissent dans l’histoire sous le nom de « Scabias ». Le village a brûlé. Guillaume abbé de Saint Rémy s’accorde avec Dreux, époux de Colombe, fils et frère de Béranger. Dreux est accusé d’avoir étendu son pouvoir judiciaire sur les hommes de l’abbaye. Un règlement sur le fonctionnement de la justice est rédigé9 . Dreux est alors un personnage âgé, puisque assisté par Gaubertus, fils né d’un premier lit. Probablement les deux contractants ont-ils été contraints de réfréner leurs ardeurs pour permettre le retour de courageux entrepreneurs. Le laïc devenu raisonnable porte le prénom usuel des chefs de la famille de TRAINEL.

Par la suite le comte de Blois, en charge du comté de Troyes, va réussir à mettre en place les conditions nécessaires à la confiance économique. L’expansion et la prospérité viennent aussitôt récompenser cette politique. Le rebord champenois de la frontière du domaine royal sénonais attire les compétiteurs. Aux Sièges viennent s’activer des acteurs de dimension régionale et internationale. En 1174 les Templiers installés depuis un demi-siècle à Coulours affrontent Jacques des Sièges au sujet des bois10 . En 1188 les moines de Vauluisant cherchent à fabriquer du fer et de la brique dans les bois des Sièges11 .


V) LES CHAMPENOIS 1152 – 1315

Jusqu’au rattachement du comté à la Couronne, les Champenois sont les seuls à se manifester aux Sièges. Cinq familles interviennent durant deux siècles. Quatre d’entre elles ont des liens puissants et avérés avec le comté.

Un lignage secondaire attaché à l’importante seigneurie de Villemaure, porteur du nom de ce chef-lieu, est repéré aux Sièges ponctuellement. Le 15 mars 1159 Josbert de VILLEMAURE donne à Vauluisant son bois des Sièges, à la réserve du droit d’usage que détiennent Herbert et le fils de ce dernier12 . Avant 1181 son fils Geoffroy donne à l’abbé de ladite abbaye ce qu’il avait acquis de son oncle aux Sièges13.

Une deuxième famille porte le nom du village des Sièges. Son activité sur place cesse au début du règne de Saint Louis. Vers 1172, Jacques des SIEGES possède vingt livrées de terre et se dit homme du comte de Champagne14 . En 1186 la comtesse constate qu’il s’est accordé avec les Templiers, accompagné de ses frères Ferry et Hilduin15 . Chevalier il reconnaît aux moines de Vauluisant un droit d’usage dans sa forêt des Sièges pour y trouver le bois nécessaire à des fourneaux à brique et à fer, en 118816 . En 1189 Aganon des Sièges, époux de Tèce, sur le point de partir en croisade, donne sa part des dîmes de Villefranche17 . On notera que le prénom « Aganon » est porté par des lignages chevaleresque de Toucy et de Châtillon-sur-Loing, paroisses de la région de Villefranche. Ces dîmes sont à la limite du comté de Joigny. En 1198, Hilduin des SIEGES fils de Jacques s’accorde avec les Templiers18. En 1238 Guillaume des SIEGES témoigne de la survie du lignage19 . Compte tenu du texte concernant Villefranche, nous pouvons suggérer que les d’ORDON sont les successeurs de la famille des SIEGES.

Le chevalier Guillaume d’ORDON apparaît en 1222 pour s’accorder avec l’abbaye Saint Rémy en compagnie de LEJAI20 . En 1284 le clerc Guillaume d’ORDON vend à Saint Rémy la moitié de trois fiefs sis aux Sièges21 . Cette division suggère l'égalité avec son co-indivisaire. Celui-ci pourrait être un LEJAI.

L’existence d’une fratrie LEJAI propriétaire aux Sièges en 1222 peut renvoyer à la génération antérieure la source des droits sur les lieux. En 1222, Saint Rémy s’accorde avec Pierre et Thomas LEJAI.

Nous savons la famille LEJAI venue des confins du Soissonnais, de l’Orxois et du Tardennois. Vers 1172 Etienne LEJAI est astreint à la lourde charge d’une année de garde au château de Château-Thierry22 . Pour une raison inconnue une partie de la famille bascule dans le Sénonais et le Nogentais durant le principat de Thibault le Chansonnier.

Les frères LEJAI installés dans notre région servent Erard de BRIENNE seigneur de Venisy. Une fois marié de façon romanesque à Philippa de CHAMPAGNE, ce personnage revendiquera le comté de Champagne les armes à la main de 1215 à 1218. Il possède du chef de sa mère deux châteaux aux confins du Sénonais : Fleurigny23 et Venisy. Son échec final provoque sa déconfiture totale. C’est alors que se manifestent les LEJAI.

En 1226 le chevalier Pierre LEJAI est vassal dudit Erard pour un fief de Fleurigny lui venant du chevalier Gui GASTEBLED24 . En 1228 avec d’autres nobles et les chevaliers de Saint Jean de Jérusalem, il s’accorde avec les habitants de Soucy et de Saint-Martin-sur-Oreuse24. En 1239 il leur faut à nouveau s’unir pour s’accorder au sujet des usages réservés aux habitants de Fleurigny24. En mars Pierre LEJAI et son frère Thomas, et Jobert de SAINT FIDEUL, tous chevaliers, cautionnent FERRY de CUDOT époux d’Alix et André de SAINT PHALLE époux d’Aspasie aussi chevaliers, vendeurs de leur dîme de Brienon mouvantes de Pétronille dame de Champlost, au Chapitre, moyennant 500 l. prov.25 . En janvier 1238 Pierre LEJAI de Fleurigny, son épouse noble femme Ermengarde et leur fils Jean vendent à la Cour Notre Dame 28 arpents de bois dit la Brosse feu Isambard, à Serbonnes, tenant au bois du chevalier Anseau GASTEBLED de Serbonnes, selon les us de la châtellenie de Bray-sur-Seine26 . Entre 1222 et 1243 Pierre et Thomas LEJAI ont fait hommage au comte pour ce qu’ils ont à Hautevesnes (Aisnes) en la châtellenie de Château-Thierry advenu par héritage pour lequel ils doivent une garde ; pour Fleurigny et ses dépendances ; pour ce qu’ils ont à « Vileinas » et à Villemaure27 . En septembre 1241 Pierre LEJAI de Chammeinbost vend au comte de Champagne une femme et ses enfants moyennant 20 l. prov.28 . Plus tard, on trouvera celui qui nous semble son fils, Jehan de Chammeinbost dit LEJAY en possession de nombreuses terres en la châtellenie de Château-Thierry29.

Pour sa part Thomas LEJAI se manifeste entre 1222 et 1243 à Quincy près du Paraclet en Nogentais30 .

En 1243 l’écuyer Guillaume LEJAI fils de feu Thomas, chevalier, est le vassal de Jean de GARLANDE aux Sièges31 .

Les actes de 1226 et 1238 rapprochent Pierre LEJAI des GASTEBLED, ancienne et puissante famille évoluant dans le sillage des seigneurs de Trainel et possessionnée comme elle dans le Nogentais. Son épouse Ermangarde pourrait en procéder. Dès lors nous pourrions expliquer la solidarité manifestée envers les CUDOT et SAINT-PHALLE par des LEJAI récemment transplantés.

Durant la minorité de Saint Louis apparaît une dernière famille, apparemment en position éminente. La famille de GARLANDE avait eu son heure de gloire au début du XIIème siècle. Elle a suscité par contre- coup l’ire de Louis VI humilié par ses fiançailles déséquilibrées avec la fille de son vassal32. Depuis lors les GARLANDE se dissolvent entre branches beauceronne et champenoise (Possesse). C’est peut-être de cette dernière qu’une branche au patronyme modifié en GALLENDE est venue aux Sièges.

En 1243 le chevalier Jean de GARLENDE et son épouse Liesse vendent aux moines de Saint Rémy tous leurs droits, c’est à dire : l’étang, la chaussée, le pourpris, le cours d’eau, un jardin, le tiers du four qui garantit 40 sous de rente viagère à deux religieuses (Agathe fille de Thomas LEJAI et Emeline fille de Pierre LEJAI), deux prés (un derrière le moulin des Sièges et l’autre sur le sentier de Chigy), 82 ½ arpents de terre, des coutumes sur 43 personnes, la censive du lieudit Motte Ferrée dont 14 personnes sont redevables, des droits perçus sur les lépreux des Sièges et sur 14 personnes, 12 d. payés par 26 habitants au titre de la « remasanciae », des droits sur les potiers des Sièges, la corvée due par les hommes de corps avec leur cheval, leur âne ou leur bœuf, les fiefs liges de l’écuyer Guillaume LEJAI fils de Thomas et du chevalier Geoffroy de CORNANT ; la dix huitième partie de la forêt de Champront sise entre les Sièges, Vaudeurs et Coulours, moyennant 635 lt. Les chevaliers Anseau de POUY, Guillaume de MAUNY, Thibault de BACON et Garnier de MAUNY se portent garant de l’acte31.

En 1315 l’évêque de Chartres Jean de GALLENDE, fils de feu noble homme Jean, donne par testament une somme à l’église des Sièges et aux lépreux du village33. Il rappelle que son père a vendu la terre des Sièges. Dans ce testament rédigé le mardi de la vigile de Saint Carauni 1315, il demande à être enterré dans la vieille église des Franciscains de Chartres sous une tombe de marbre noir34 . Sa tombe dans le couvent des Frères mineurs se situait au milieu du chœur devant le grand autel. Elle représentait son effigie et mentionne son décès à la date du 1er octobre 131535 . Son service solennel est célébré le premier octobre à la cathédrale de Chartres36 . Il avait légué une dîme à l’abbaye Notre-Dame-aux-Nonnains de Troyes37 . Il devait son élévation à l’épiscopat en 1298 à la reine Marguerite de JERUSALEM et de SICILE34, n’étant alors que sous doyen de Chartres. Son oncle Manessier archidiacre du Dunois (†1260) a du l’accueillir au Chapitre de Chartres et lui faire aimer les Franciscains38. Les savants rédacteurs de Gallia Christiana en font le fils du chevalier Jean de GARLANDE seigneur de Vineux39. L’évêque de Chartres est l’oncle de la famille de FLEURIGNY dont il faut rappeler qu’elle est distincte de la famille LEJAI.


VI L’ABBAYE SAINT-REMY 1079-1284

Antique abbaye suburbaine de Sens, Saint-Rémy a choisi une implantation champêtre quelque temps.

Elle serait venue à Vareilles et l’identification du site est en cours. Les invasions normandes ont permis de redécouvrir le charme de la banlieue industrielle méridionale de Sens. Les moines ne cesseront pas pour autant de manifester un vif intérêt aux moines de Vareilles, et notamment pour les Sièges. Les moines font reconnaître leur droit de justice vers 10799. En 124331 et en 128422 ils achètent terres, rentes et droits à Jean de GALLENDE et Guillaume d’ORDON. En juin 1272 ils transigent avec les habitants des Sièges représentés par Thibault GAIDONS et Etienne le SACIERS, en leur versant 12 lt, destinées à l’achat d’un joyau pour l’œuvre de l’église du lieu40 . Apparemment les moines avaient été condamnés à propos d’un bien générant un revenu en blé et en argent. Les proviseurs de la paroisse sont assistés par Jean LEMAIRE, Pierre FUSEE41 Jacques HARPINS et Jean de COULOURS42 .

L’abbé de Saint Rémy va gérer parfois directement ses droits sur les Sièges. En 1596 il loue la ferme des deffaux et amendes de la justice du lieu, non compris les profits de bourgeoisie43 . La même année il loue à me Jean GRANDIN procureur fiscal des Sièges et à Philibert PUCELLE marchand aux Sièges les dîmes de gros et menus grains aux Sièges . D’autres institutions religieuses ont eu des intérêts aux Sièges44. L’abbaye Saint Jean de Sens affranchit en 1197 ses hommes du village45.


VII) L’HERITAGE DE JEAN DE FERRIERES
1506-1575

De 1506 à 1575 il est souvent fait référence à l’écuyer Jean de FERRIERES comme étant à l’origine des droits d’une série de nouveaux propriétaires. A ce jour nous n’avons pas identifié ce personnage qui peut-être :
- un chevalier normand parent du chevalier Jean de FLEURIGNY en 1420,
- le bailli de Beaujolais en 1470,
- le seigneur de Saint-Denis-sur-Ouanne en 1494.

L’archevêque Tristan de SALAZAR (°1447†1519) acheta des terres ayant appartenu à cet écuyer et fit dresser un terrier de son acquisition46 . Le prélat fut un excellent oncle et installa ses neveux sur son acquisition. En 1544 Hector de SALLAZAR, seigneur du Gain-les-Sièges, est frère de Barbe de SALLAZAR épouse de Loys de MALHORTIE47 . En 1586 l’écuyer Maximilien de SALAZARD seigneur des Sièges et de Vaudeurs est le fils de feu Galas, et, le frère de Louise de SALAZARD veuve de Galas de SALAZARD écuyer demeurant aux Sièges48 . Jean fils de Maximilien de SALLEZARD écuyer seigneur du fief de Ferrières à Vaudeurs, convaincu de fausse monnaie, est condamné à être décapité sur un échafaud dressé devant la cathédrale le 5 avril 159349 .

 En 1517 l’abbaye de Saint Rémy ayant au préalable acquis la mairie des Sièges de feu Jehan de FERRIERES, baille cette mairie à Jehan LAMAYDE et Claude RAVYON laboureurs aux Sièges, pour deux années, moyennant 27 l. l’an50 .

En 1575, le fief de Ferrières sis aux Sièges est la propriété de Claude de BERULLE, conseiller au Parlement. Il produit 50 l. de revenus51 . En 1593 ce fief est aux mains des SALLEZARD.


VIII) NOBLES ET FIEFS

Outre le fief de Ferrières et la seigneurie du Gain, il faut évoquer le maintien d’une situation riche et complexe jusqu’à la fin du XVIIème siècle.

En 1575 le Conseiller au Parlement Claude de BERULLE possède un second fief aux Sièges : Cranères, ne produisant que 50 s. l’an51.

En 1623 Jehan de VILLEA….écuyer vit aux Sièges52 .

En 1662 l’écuyer Charles de LA MOTHE est seigneur des Sièges en partie53 . Sa famille connue depuis 1526 dans la Vallée de la Vanne54 y dispose grâce aux MYOLAT d’un patrimoine55. Nicolas de LA MOTHE, en garnison au châtel de Monfaucon en 154256 , capitaine pour le Roi de la place de Monfaucon en Argonne en 155157 , est seigneur en partie de la Mothe de Villeneuve-l’Archevêque en 154256. En 1575 il est rappelé que précédemment à Vincent MIOLAT le fief de la Mothe-les-Villeneufve produisant 13 l. de revenu l'an fut conjointement à Nicolas de LA MOTHE et à Nicolas MOREAU58 .

En 1672 Jacques de SILLIERS, sieur du Fay, demeurant aux Sièges, fils de Jacques, épouse Madeleine de POLANGIS, issue de l’ancienne bourgeoisie marchande de Sens59 . En 1674, il est fait mémoire de ce que Jacques de SILLIAIRES seigneur du Camp du Chêne avait épousé en premières noces Marguerite CHARPENTIER avant que de s’unir à Madeleine de POLANGIS60 . Cette première épouse, encore en vie en 1657 était la sœur d’Edme CHARPENTIER, écuyer, sieur de la tuilerie de Vertilly, y demeurant en 1657 et 1674, et de Marie CHARPENTIER, veuve dès 1656 de Jérôme LE REGRATIER, écuyer, sieur des Donetz61 . En 1714, la fille du couple de SILLIERS-de POLANGIS épouse me Pierre MORLIN, sieur de Biencour, capitaine au régiment de Cussigny, demeurant à Chigy62 .

A la génération précédente, Jacques de SILLIERS chevalier a épousé en 1644 Françoise de CHICAULT veuve du sieur des Rosiers de Coulours63 . Leur fils Charles, baptisé en 1646, a eu pour parrain Charles de BERULLE Conseiller d’Etat, maître des Requêtes de l’Hôtel du Roi, baron de Séant-en-Othe, seigneur de Cérilly et de Rigny-le-Ferron, et pour marraine Françoise de PONTVILLE des Châtelliers64 . Leur fille Catherine de SILLIERS de Chaudron est marraine en 169365 et épouse en 1701 de noble homme André HARCHAR çi devant agent des affaires de Mr le commandeur de Coulours, né au diocèse de Tournai, fils de feue Catherine BLEUSET66 .


IX) LES PRODUCTIONS NON AGRICOLES

 Entre le XVe et le XVIIème siècle deux productions évitent aux Sièges un destin strictement agricole. Il en va ainsi dans de nombreux villages et bourgs, bien que la simultanéité ne soit pas la règle.

La proximité de la forêt d’Othe justifie la mise en place d’une filière économique du bois. En 1451/1452 Colin MOUSSOT des Sièges achète 10 s. de tremble et de bois mort pris dans la forêt du Chapitre de Sens située entre Arces et Coulours67 . En 1516 Bernard CHAMPMARTIN est fendeur de bois aux Sièges67bis. En 1588 Claude LARCHEVESQUE laboureur aux Sièges et Pierre CORDIER marchand à Foissy s’obligent à fournir à Jehanne CHAMILLARD veuve de Symon LHERMITTE dit ALEXANDRE marchand et vigneron en la paroisse Saint Hilaire de Sens 1.500 fagots de bois taillis68 . En 1675 des charbonniers vivent aux Sièges69 . En 1661 les frères Nicolas et Michel VELARD marchands aux Sièges vendent à Baptiste DALANSON marchand tanneur à Sens 5 muids d’écorce en cornet, de jeune bois taillis de chêne, à 120 bottes par muid, de trois pieds liés de gros à deux liens bien serrés de trois pieds et demi de long, moyennant 36 l. par muid70 . Ces actes établissent une activité d’amont sans transformation, dont profitent tanneurs et propriétaires de fours et de forges.

Le drap est l’autre grande filière non-agricole des Sièges. Villeneuve-l’Archevêque, Rigny-le-Ferron et Thorigny accueillent aussi des drapiers qui concentrent la production des tisserands et des tissiers en toile égayés dans les villages voisins.

Une partie du drap est fournie par des artisans occasionnels, tels que les recteurs des écoles, qui peuvent libérer les enfants pendant la saison de travaux agricoles tout en gagnant leur vie par d’autres moyens. En 1538 Vincent DUBOYS est couturier70bis. En 1566 Antoine PICON le jeune est tisserand en toile71 .

En 1581, André THOMASSIN sous fermier baille à Jehan THIBAULT, Noël THIBAULT et Jacques JEUBERT marchands drapier à Villeneuve-l’Archevêque, la police des draps à Rigny-le-Ferron, Coulours et les Sièges pour 5 ans moyennant 12 écus72 . En 1583 Toussaint REGNARD marchand à Paris, natif des Sièges fils de feu Nicolas tissier en toile aux Sièges signe son contrat de mariage avec Marie THIBAULT73 . En 1644, Edme DESCAUDEY receveur de Saint Rémy-les-Sens loue à Nicolas PAUDRAP laboureur aux Sièges, des fossés dudit lieu appelé le Court, servant à rouir des chanvres, près le fossé des Sièges74 .


X) UN VILLAGE AU SERVICE DES HABITANTS

Toute paroisse représente une concentration de plusieurs centaines d’habitants. La paysannerie représente la grande majorité d’entre eux. Cette population a besoin de services non agricoles quotidiennement. Bien entendu le premier de ces services est celui de l’âme, assuré par un curé. Il sera étudié à part.

Le deuxième service structuré est celui de la Justice. Elle est contentieuse avec le lieutenant, juge ordinaire, depuis 160375 ; le procureur fiscal, animateur du parquet, depuis 159644; le praticien au service des plaideurs, depuis 156576 . Comme toutes les campagnes, les Sièges ont besoin d’un notaire apparu dès 156877. Le sergent vit de la hargne juridique des justiciables, dès 157878 . La présence rare d’un arpenteur en 1526 prouve la vitalité de la propriété foncière à la fin de la remise en culture nécessitée par la fin de la guerre de Cent Ans79.

Devenu le principal propriétaire des Sièges, l’abbaye Saint Rémy confie la gestion de son patrimoine à des receveurs une fois passées les guerres civiles dites de Religion : Pierre DESCAUDINS en 160380, Edme DESCAUDIN en 164474.

Quelques services sont assurés aux Sièges : couvreur en 150781 , recteur des écoles en 172982 , maréchal en 150783 , charron en 176984 et cordonnier en 178785 . Cette liste pourrait s’allonger avec de nouvelles investigations. A l’évidence Les Sièges sont surtout riches de leurs marchands. Sans spécialité affichée, ils profitent de toutes les opportunités pour assurer l’interface entre la paysannerie du village et des producteurs spécialisés demeurant au loin.

Ces marchands sont nombreux : Pierre de LYON en 150786 , Colas PICON en 153987, Regnault COUSTE en 1571 , Symon FUZY en 157889 , Philibert PUCELLE en 159690 , Nicolas LEBART dit LALANDE en 160291 , Nicolas et Michel VELARD en 166170.


 XI) LES TOURMENTS D’UNE VILLE

Certaines communautés ont eu un destin mouvementé et les Sièges ont affronté de nombreux drames.

Au XIIème siècle une route menant de Gien à Troyes est ouverte, permettant aux marchands du Val de Loire de se rendre directement aux foires de Champagne. Cette route nécessite la construction de ponts sur l’Yonne et de plusieurs villeneuves : le Roi (sur l’Yonne) et l’Archevêque (sur la Vanne). Les Sièges se situent sur cette route.

C’est sans doute à ce titre que les Sièges hébergent le duc de Bourgogne en 1420. Philippe-le-Bon, désireux de venger son père assassiné sur le pont de Montereau, décide avec les hauts fonctionnaires français de fédérer deux peuples sous la férule d’un seul prince : le roi d’Angleterre. Le traité est scellé à Troyes. Les opposants, nostalgiques de la souveraineté, sont relégués en province, à Bourges. Privés de ressources financières, ils se contenteront de nuire à la mise en place des nouvelles institutions en guerroyant aux abords de la Loire.

Il faut alors se rendre à Paris pour partager avec les intellectuels de l’Université et les gros marchands de la capitale la joie de s’unir aux Anglo-Saxons. Quelle belle fête ! du jamais vu depuis Charlemagne !.

Quittant Troyes, la caravane des princes de ce monde suit la vallée de la Vanne et se trouve bloquée devant Sens par le bailli Guillaume de CHAUMONT seigneur de Rigny-le-Ferron nostalgique de l’indépendance. Le siège est organisé. En attendant le spectacle fourni par la disproportion des forces en présence, le duc de Bourgogne loge aux Sièges. De là, il expédie une lettre à Villeneuve-le-Roi pour activer ses gens d’armes qui contournent le verrou armagnac92 . Il donne un mouton d’or (soit deux francs dix sous tournois) en offrande à l’église, et deux francs au curé « pour compacion de sa grant povretté » 93.

En 1524 une catastrophe va durablement marquer la vie de nos ancêtres. Elle a échappé à la sagacité de la recherche patentée. Rendu présomptueux par sa victoire de Marignan en 1515, François Ier croit pouvoir renouveler ses exploits en Italie. En 1525, les Alliés le défont à Pavie. Il est emmené en captivité à Madrid. Un cessez-le-feu intervient pour permettre aux diplomates de trouver une issue à cette situation exceptionnelle. Les soldats vaincus rentrent en France, mais la ruine de l’Etat ne permet pas de solder leurs compagnies. Débandés, ils imposent leur séjour à la population. Les violences prennent une dimension inconnue depuis deux générations : meurtres à Cerisiers, pillage des confins du Jovinien et de la Puisaye, assassinat de l’élu d’Auxerre sur la route de Paris, etc… Conscientes de l’incapacité du Pouvoir à endiguer l’insécurité publique, les communautés demandent l’autorisation à la Régente de se fortifier à leurs frais. Louise de SAVOIE, entièrement absorbée par les négociations devant aboutir à la libération de son fils, saura rendre l’Administration efficace, en réduisant à quelques semaines le délai d’instruction des demandes villageoises. François Ier, une fois libéré, ne rétablira pas la sécurité intérieure et continuera à accorder des autorisations94 .

En 1539 les habitants des Sièges reçoivent la permission de se fortifier. Comme dans tous les cas, l’Administration n’aura rien à débourser. L’argumentaire villageois fait état de 400 à 500 feux (c’est-à-dire entre 1.500 et 2.000 habitants). En outre, les Sièges pourront accueillir trois foires, le 20 septembre, le 15 janvier, et le 17 juin. La concession de ces foires, d’ailleurs fréquente en cette occasion, est illusoire. Les circuits commerciaux ne tirent pas leur prospérité de la multiplication de petits marchés. Un surcroît de prospérité ne financera pas les travaux95 .

En 1587 les Sièges sont enclos96 .

La tragédie fiscale s’ajoute aux épreuves sécuritaires. Le Trésor pratique le syllogisme ironique : villageois, vous êtes protégés par vos murailles, donc vous êtes riches ! Des taxations supplémentaires frappent les bourgs. En 1545, la paroisse finance deux piquiers : Pierre MOREAU et Thomas GONAULT. Chacun perçoit 6 l. 13 s. 4 d. l’an97 .

Avec ses murailles, les Sièges se donnent une allure urbaine. Certains équipements soustraient le bourg à une vocation exclusivement agricole :
- four banal en 124331 et 153970bis,
- presbytère en 152998 ,
- pressoir en 153970bis
- moulin à blé et à eau dit le moulin de Flacy en 158499 .

Les fossés et les murailles n’arrêteront personne durant les guerres civiles dites de Religion. Par incurie, l’administration fiscale ne révise pas les nombres de feux servant aux impositions. Elle permet ainsi aux Princes de monnayer en permanence les indispensables dégrèvements. Henri IV ne s’aventurera qu’avec retard dans cet exercice inévitable. Il fait alors procéder à une enquête dans tout le Sénonais. C’est ainsi qu’en 1601 il est établit que sur les 400 feux de la génération précédente, il en reste désormais à peine 50100 . Compte tenu des implications fiscales de l’évaluation, il faut la tenir pour vérifiée.

Le redressement opéré au XVIIème siècle est fragilisé par la Fronde et les dernières guerres de Louis XIV Le sort va être fatal au bourg des Sièges. Le 6 juin 1706 un incendie se déclare à 15 heures, du fait d’enfants qui gardaient des chènevières. Les habitants qui sont aux champs depuis le matin accourent trop tard : 63 maisons, des granges, des étables, le presbytère et l’église, ses trois cloches et son horloge ont brûlé en deux heures101 . Il s’agit d’un des derniers grands incendies de villages, après celui de Thorigny en 1617, Brienon-l’Archevêque en 1606 et 1785, Coulanges-la-Vineuse en 1676. La solidarité diocésaine permet de parer au plus pressé. Elle émeut des cœurs fortunés et lointains.

Le 12 septembre 1706, le curé de Versailles, seigneur des Sièges, bénit deux nouvelles cloches101. Beaucoup plus tard en 1780 une tour est construite sur la porte d’entrée de l’église.


XII) LE GROS DU MENU

 Au Moyen Age on ne s’embarrasse pas de rhétorique fumeuse pour classer la société. Nous avons d’un côté « Le Gros » et de l’autre « Le Menu ». Le premier a le devoir de subvenir aux charges communes suivant le principe chrétien « le Fort porte le Faible ». Qui sont les Gros des Sièges et que deviennent-ils ?

Une fois réussie leur existence aux Sièges, les familles de Gros se dirigent vers des villes plus importantes. Ainsi Jean THOYSON natif des Sièges décède à Sens le 27 décembre 1549, succédant à son fils Antoine le 29 juillet 1539. Tous deux sont inhumés en l’église Saint-Pierre-le-Rond102.

De nombreux COUSTE de Sens s’intéressent au finage de Sens. Loys COUSTE curé de Gumery commence à s’y manifester en 1516 en acquérant des terres au Champ du Charme . Peu après Pierre COUSTE vit au Champ du Charme103 en la paroisse des Sièges en 1539104 .

Formant sans doute la génération suivante, la fratrie Pierre COUSTE notaire royal aux Sièges, Regnault COUSTE, marchand aux Sièges et Charlotte COUSTE épouse de Jehan LELASSEUR procureur au bailliage de Sens citée en 1571, a pour aïeul (maternel) Jehan THOISON en qui il est permis de voir le sergent royal de Sens originaire des Sièges. En 1627 Loys COUSTE lieutenant pour le Roi en la justice des Sièges est le petit-fils de Claude DAIZ, lieutenant de Villeneuve-l’Archevêque. Les COUSTE tiennent ainsi un rôle essentiel dans la vie des Sièges, forts de leurs liens avec Sens et Villeneuve-l’Archevêque.

Deux familles des Sièges se sont peut être dirigées vers Villeneuve-l’Archevêque pour y occuper de brillantes situations.

Le laboureur Claude RAVYON est un des colocataires de la mairie des Sièges avec Jehan LAMAYDE, pour deux années, moyennant le versement de 27 l. l’an à l’abbaye Saint Rémy en 1517105 . Il voisine un pré situé au lieudit la Grant Rue106. En 1526 le nom apparaît à Villeneuve-l’Archevêque107 et s’y illustrera très vite à la tête du bailliage. La présence d’autres RAVION à Lailly et à Flacy rend toutefois prudent.

Les MOREAU sont nombreux aux Sièges : la veuve de Feliot106 et Jehan l’aîné108 en 1517 ; Jacques MOREAU en 1482109 . En 1565 y opère le praticien Adrien MOREAU. Le prénom renvoie un sergent royal villeneuvien copropriétaire de la seigneurie de la MOTHE. La fréquence du patronyme impose la recherche de liens plus probants que le rapprochement de porteurs d’un prénom rare en ces lieux.

Les GRANDIN à partir de 1603 vont tenir durant un siècle et demi un rôle essentiel aux Sièges, assurant comme autrefois les COUSTE, des liens avec d’autres bourgs au moyen de leurs alliances matrimoniales.


XIII) SUGGESTIONS TOPONYMIQUES

L’exploitation de la richesse toponymique permet d’élargir le champ de la curiosité et d’orienter les recherches à venir.

La voirie renvoie à de vieux lignages ou une activité disparue : rues aux Berniers en 150781, Regnart en 1529110 , des Pontiers en 1537111 , du Hay en 153870bis, des potiers en 160291, grande rue91, Ruelle Tirart en 152998, Rappine en 1543112 ou de la Courtet111.

Les lieux-dits montrent le foisonnement du petit habitat, aux Sièges comme ailleurs dans l’est Sénonais. Derrière les noms choisis, surgissent les éléments de la nature : la pierre, l’arbre et le vent : Pierre Eguyse 1539113 , Le Chesne en 1540114 , le carrefour des Gluys autrement Heurtebise aux Sièges tenant au finage de Vaudeurs en 1540114, le Champ du Charme en 1539104, le Chauderon en 1564115 .

L’empreinte des patronymes est modérée et nous y voyons le signe d’une ancienne colonisation du finage116 : la Croix Sarredin117 et la métairie de Gallien en 1565118 , « le lieu de messire Pierre Camart » au faubourg près de la fontaine Tyrat en 1565119 et le Cortil Dautun en 1543120 .


XIV CURES

En 1420, le curé des Sièges est un pauvre homme qui émeut le duc de Bourgogne93. En 1529 les paroissiens ont doté leur curé d’un presbytère98.

Nous livrons ci dessous une liste très incomplète des curés des Sièges :

- Charles MARTIN, décédé le 29 mars 1714 et dont la plaque tombale subsiste dans l’église.

- PRINGAULT nommé à la cure en 1763121 .

- DAUSSON, curé dès 1787122 . Il démissionne de son statut de maire des Sièges : l’Administration accepte cette démission le 2 juillet 1790123 . En 1791 Julien Marcel DAUSSON prête serment au régime révolutionnaire124 . En 1792 le curé s’étonne de la vente des biens de la cure et de la fabrique tandis que ceux des Lazaristes de Notre-Dame de Versailles qui « se sont montrés si opposés à notre heureuse révolution » sont à l’écart de la braderie125 . Cette perfide flagornerie traduit une absence totale de sentiment chrétien.

Plus tard, durant la Terreur, de courageux délateurs accusent DAUSSON de continuer à jouir du casuel le 23 janvier 1793126 . En 1795, alors qu’il est établi une illusoire et malhonnête liberté de culte, l’abbé de CONDE cherche à restaurer la discipline ecclésiastique et à reprendre contact avec tous les prêtres et curés de l’ancien diocèse de Sens. Aux Sièges il cite DUSSON, comme irréconcilié et oublié en 1795, toutefois bon curé127 . Ces notes laissent supposer des difficultés de reprise en main. DUSSON se méfiait-il d’un ancien agent du Cardinal apostat LOMENIE de BRIENNE ou était-il un nostalgique des persécutions ? Nous préférons la première solution.

Quand Napoléon BONAPARTE devient le naufrage de la société française choisit d’en assurer le redressement en signant le Concordat avec l’Eglise, il demande à son administration de répertorier tous les prêtres du département et d’indiquer leur docilité face à la décennie de persécution gouvernementale. En 1801 Julien Marcel DAUSSON âgé de 51 ans est ex curé constitutionnel des Sièges. Il continue à « exercer le culte » et semble assez prudent128 . Au printemps 1803 DAUSSON est toujours dans sa paroisse129 .

- Louis Antoine Nicolas PERREAU, né à Arces le 30 novembre 1817, prêtre le 17 décembre 1842, curé de Boeurs-en-Othe en 1843, puis des Sièges le 1er mars 1849. En 1863 il sera curé de Pont-sur-Yonne. Il décède le 15 juillet 1877130 .

- Félix GUERIN, né à Coulanges-sur-Yonne le 15 octobre 1831, prêtre le 6 juin 1857, curé de Villeperrot et vicaire de Pont-sur-Yonne, puis curé des Sièges le 1er janvier 1863. Il sera curé de Cerisiers le 1er mai 1880. Il prend sa retraite le 24 avril 1893 et décède le 16 août 1893131 .

- Edme Etienne Emile THEVENET, né à Villeneuve-sur-Yonne le 24 novembre 1836, prêtre le 5 avril 1862, vicaire à Lailly en 1862, curé des Sièges le 1er mai 1880. Il prend se retraite le 24 juin 1910 et décède le 3 octobre 1912132 .

 Parmi les vocations religieuses nous n’avons guère identifié que Claire FANDARD, née en 1854 devenue religieuse de la Providence de Sens en 1874133. Il ne pourra pas être écrit que l’école primaire ouverte aux Sièges en 1852 par ces religieuses ait privé les familles de leurs filles134!

Peut être faut-il faire figurer Nicole PERROT prêtre et messire Anthoine de BEAUFORT en 1482135 .


En nous promenant le long des fossés des Sièges par ce samedi de septembre un peu venté, nous avons cherché le reflet du ciel dans l’eau qui y courrait : nous avons vu défiler plusieurs siècles de vies d’hommes.













































































































(1) Andrée et Maurice MIGNARDOT, Histoire d’un village du nord sénonais. Michery. Fresque d’histoire locale sur plus de mille ans. Michery 1996, 512 pages.

(2) Le pays de Thorigny dans l’histoire. Contact, groupes paroissiaux de Sergines, Michery et Thorigny (puis Pont-sur-Yonne), de Pâques 1982 à Automne 1985 (11 articles) ; Histoire de Fleurigny. Contact, de Noël 1985 à Pâques 1988 (10 articles) ; Histoire de Saint-Martin-sur-Oreuse. Contact, de l’été 1988 au Printemps 1993 (17 articles) ; Histoire de Voisines, du printemps 1999 à Noël 2000 (8 articles à ce jour). Notes pour servir à l’histoire de Villiers-Louis. Au courant de la Vanne n°1. Automne 1999 (15 pages) ; Histoire de Courroy. Association des amis de la Chapelle de Villeneuve-aux-Riches-Hommes, n° 14, 2000, p. 32 à 60













































(3) Pierre GLAIZAL, Nazaire Lajon, ou l’archéologie comme sport de combat . Association des Amis de la Chapelle de Villeneuve-aux-Riches-Hommes, n°14, 2000. Carte, p. 16. Référence à une publication concernant les Sièges datant de 1929 (p. 2).




































(4)  Etienne MEUNIER. La frontière entre le domaine royal sénonais et la Champagne. BSAS fascicule 28, 1985, p. 28 à 38.














(5) Etienne MEUNIER. L’entourage des comtes de Joigny entre 1080 et 1184. CSGY, n°7, 1991, p. 92 à 108.



(6) Par la suite, forts de leur généalogie paternelle et du souvenir de leur pouvoir sur la basse vallée du Loing, les comtes d’Anjou prétendront avoir été comtes du Gâtinais, circonscription entendue dans sa globalité. Cette prétention ancienne et la méconnaissance de la situation du Haut Gâtinais sont à l’origine d’une violente polémique entre érudits locaux. C. BALLU. De la suzeraineté des comtes d’Anjou sur le Gâtinais. Annales du Gâtinais, tome VIII, 1890 p. 156 à 182 ; J. DEVAUX. Origines Gâtinaises. Annales du Gâtinais, tome X, 1892, p. 241à 260 ; J. DEVAUX. Etude chronologique sur les comtes du Gâtinais. Annales de la société historique et archéologique du Gâtinais, tome III, Fontainebleau, 1885 p. 55 à 83. DEVAUX, tenant de l’unicité du Gâtinais au milieu du XIème siècle reproche à l’auteur icaunais CHALLE d’avoir en 1872 introduit chez les sommités VUITRY (1877) et LUCHAIRE (1891) l’opinion de la séparation en deux du Gâtinais. Nous lui donnerons raison sur le fait que les COURTENAY ne sont par les héritiers des comtes du Gâtinais pour le Haut-Gâtinais. Par contre le Gâtinais a bien été partagé.




(7) Le lignage est d’autant plus intéressé au Jovinien qu’il y possède déjà des biens à Migennes en 1042 (Max. QUANTIN, Cartulaire général de l’Yonne, I, 1854, p.179, n° XCIII), bien avant l’échange de territoire.























(8)  Jusqu’au début du XIIème siècle la charge vicomtale exclut l’exercice conjoint de la charge comtale locale par un comte. Elle est le symétrique d’un comté dont le titulaire n’exerce pas sa charge, en général pour cause de cumul. Vers 1110 de nouvelles vicomtés apparaissent, à la jointure des comtés, sur des axes commerciaux.



















































(9) Cartulaire…, II, 1860, p. 13 et 14, n° XI.



















(10) AN, S 4967.


(11) BN, ms. latin 5468, f° 58 v°, 59 r°.

















(12) Cartulaire …, II, p. 95 n° LXXXVIII. Le donateur a pour épouse Edula, pour frère Dreux (ce dernier marié à Hersende) et pour fils Nicolas et Godefroi. Dreux de VILLEMAURE et son frère Jobert dit le grand confirment une vente à Bérulle en 1161 (abbé Paul GROSSIN, Pays d’Othe, au fil de la Vanne. Rigny-le-Ferron, 1978, p. 203. Réf. Cartulaire de Vauluisant, f° 82 v°, 83 v°).

(13) AY, H 674. La donation se situe sous le principat d’Henri-le-Libéral entre 1152 et 1181.



(14) Documents, relatifs au comté de Champagne et de Brie, 1172-1361, publié par Auguste LONGNON. Tome I, les fiefs. Paris, 1901, p. 12, Villemaure n° 357 : Jacobins de Chieges habuit XX libras ut esset homo comitis .

(15) AN, S 4967, n° 2.

(16) Cartulaire …, II, p. 394 et 395, n° CCCLXXXVII.


(17) AY, H 649.




(18) AN, S 4967, n°6.

(19) AY, H 787, Cour Notre-Dame, f° 75 v°, janvier 1238 : Guillelmus de Eschegiis .



(20) Recueil de pièces pour faire suite au cartulaire général de l’Yonne publié par la Société des sciences historiques et naturelles de l’Yonne sous la direction de Max QUANTIN, XIIIème siècle. Auxerre, Paris, 1873, p.122 et 123, n° 282, septembre 1222. Chacune des parties est assistée par ses hommes : - Pierre LEMAIRE, Thomas CORSARZ, Hernaud, Gaurin fils de Nemery, Aymoin, Marie de LA PLANCHE ; Hersende SELEGNETTE, Garin du CLOS, Auburge fille d’Eric, Bénédicte veuve de BARDIER, Elisabeth fille de Guillaume, Thibaud LEMAIRE frère de Pierre, pour le chevalier Pierre LEJAI.
- Denis de FONTE, Guibert BORTEAUS, Guillaume DU HAIE, Pierre TUEZ, Aremburge DU PUIS, Decline CHAMPENOISE, Clément LEMAIRE, frère de Pierre, Héloïse fille de Nemery, Renard LEMAIRE, Felix fils de Benier, Pierre BOILIERS ; pour le chevalier Guillaume d’ORDON.
- Pierre fils de Denis, Anseau FOURNIER, Garnier de la RUE, Thomas LEMAIRE, Joibert fils de Gilet, Eric ; pour le chevalier Thomas LEJAI.

(21) Recueil…, p. 339, n° 673, juillet 1284, moyennant 60 lt.

(22) Documents relatifs au comté de Champagne et de Brie, 1172-1361, publiés par Auguste LONGNON. Tome I, les fiefs. Paris, 1901 p. 36, n° 932.






(23) Etienne MEUNIER, Villeneuve-le-Roi, Villeneuve-le-Pont, Villeneuve-sur-Yonne. Etudes villeneuviennes, n°11, 1988, p.20 ; Histoire de Fleurigny au XIIIème siècle (2). Contact Pâques 1986.Courroy. Association des amis de la chapelle de Villeneuve-aux-Riches-Hommes, n° 14, 2000, p. 36 et 37.


(24) AN, S 5246.













(25) Recueil …, p. 136, n° 311, mars 1223.




(26) AY, H 787, f° 75v°. En octobre 1238 (f° 76 r°) le prix de la vente est rappelé : 140 lt. Interviennent à l’acte noble femme Tyeline de SORMERY et son frère Anseau DU PLESSIS chevalier, Jean frère dudit Anseau.



(27) Documents relatifs …, p. 159, n° 4044 et p. 152 n° 3941.


(28) d’ARBOIS de JUBAINVILLE. Histoire des ducs et des comtes de Champagne. Recueil des Actes tome V, n° 2578 et BN ms. lat. 5993A, f.294 r°.


(29) Documents relatifs …, p. 254, n° 5965.


(30) Id., p. 163, n° 4093.


(31) Recueil …, p. 226 et 227, n° 493, octobre 1243. Jean de Garlande, chevalier, et son épouse Liesse vendent l’étang, la chaussée, le pourpris, le cours d’eau, un jardin, un tiers du four (devant 40 s. de rente viagère à Agathe fille de Thomas LEJAI et à Emeline fille de Pierre LEJAI, chevaliers, religieuses) deux prés (un derrière le moulin, l’autre sur le sentier de Chigy) 82,5 arpents de terre, des coutumes sur 43 personnes, la censive du lieudit Motte Ferrée due par 14 personnes, des droits sur les lépreux des Sièges et 14 personnes, des droits de « remasanciae » dus par 26 habitants, valant 12 d., des droits sur les potiers des Sièges, la corvée due par les hommes de corps à cheval, âne et bœuf, les fiefs liges de l’écuyer Guillaume LEJAI , fils de Thomas, et du chevalier Geoffroy de CORNANT, la dix-huitième partie de la forêt de Champront, sise entre les Sièges, Vaudeurs et Coulours, moyennant 635 lt. En présente des chevaliers Anseau de POUY, Guillaume de MAUNY, Thibault de BACON et Garnier de MAUNY.

(32) Eric BOURNAZEL. Le gouvernement capétien au XIIème siècle, 1108-1180, structures sociales et mutations institutionnelles. Limoges, 1975


























(33)  BN, ms. Clairambaud, volume 306, p.313. « habemus bona patrimoniala seu hereditaria seu etiam acquisita apud Villanas, apud Eschegias Senonensis diocesis et in villis circumducentibus…item leprosariis….de Eschegiis, de Villaris, cuilibet 5 s…quia quando nobilis vir dominus Johannes de Gallanda miles quomdam pater noster debuit transfetare vendidi terram de Eschegiis et alios terras hereditarias ad dnm quondam matrem nostram… ». Son testament mentionne son oncle maître Anseau, son frère feu Gui, son parent me Aubert de POILLY chanoine de Chartres.


(34) Gallia Christiana, tome VIII, 1744, p. 1169.


(35) Recueil des Historiens de France. Obituaires, tome II, diocèse de Chartres. Publiés par Auguste MOLINIER. Paris, 1906, p. 335.

(36) –35-, p. 154. Il a donné 20 l. sur l’évêché de Chartres.

(37) Recueil des Historiens de France. Obituaires de la province de Sens. Tome IV, diocèses de Meaux et de Troyes. Paris, 1923, p 362 :…(1er oct )… Johannes episcopus Carnotensis de Gallendia qui legavit nobis pro anniversario suo decimam de Villeraidain.

(38) -35-, p. 317. Obiit du 28 février 1260. Enterré dans le chœur à gauche près du pupitre, dans l’église des Frères Mineurs.


(39) -35-, p. 154.

























(40) Recueil…, p. 338 et 339, n° 673, vendredi avant la Pentecôte.



(41) Le patronyme FUSEE se fixe à Rigny-le-Ferron au XVIè siècle.

(42) Henri BRISBOIS, Coulours (Yonne), essai de monographie communale. Troyes, 1942, p. 33 à 36 ; liste des individus portant le patronyme de COULOURS. Il faut y ajouter Thévenin de COULOURS assigné par Thomas LE PENNELIER des Sièges, devant le prévôt de la Rivière Vanne en octobre 1384 (Inventaire de la collection de Chastellux. BSSY 1903, p. 195, réf.: AN, JJ 125 n°212).

(43) AY, 3 E 22-951 bis, 5 avril 1596.

(44) AY, 3 E 22-951 bis, 14 juin 1596.

(45) Cartulaire….























(46) AY, G95.



(47) AY, 3 E 69-1, 7 janvier 1544. Contrat de mariage de noble homme Loys de Malhortye seigneur de Donniers en partie avec damoiselle Barbe de Sallazar sœur de noble personne Me Nicolle prieur du Ru et d’Hector seigneur du Gain-lez-Sièges. Acte passé à la Houssaye en la paroisse de Mâlay-le-Vicomte.



(48) Me Hilaire Martin, Sens, le 19 décembre 1586. Maximilien est curateur de ses sœurs Claude et Marye. Acte impliquant Guillaume de FORTETY écuyer, seigneur de la Fontaine, demeurant au Bourget en Normandie, fondé de pouvoir de Loyse de ROLLIN veuve de Galas de Salazard, écuyer, demeurant à Arces.

(49) BRISBOIS, op.cit., p. 234.

(50) AY, 3E22-660, 2 mai 1517.



(51) Le ban et l’arrière-ban du village de Sens au XVIème siècle publié par Maurice ROY, Sens, 1885, p. 160.













(52) AY, 3E22-1099, 7 septembre 1624, maison à Chigy tenant à lui.


(53) Registre paroissial de Vileneuve-l’Archevêque, 8 décembre 1662.

(54) Léon MIROT. Inventaire des hommages rendus au Roi pour le bailliage de Sens du XIV au XVIIIème siècle d’après les registres de la Chambre des Comptes. Paris, 1943, p. 47, n°186. Réf . AN, P. XIV, n° 266. L’écuyer Nicolas de la MOTHE est procureur de Nicolas LE MYOLAT.

(55) AY, E 495, 4 janvier 1564 (v.st.). Feu Nicolas de la MOTTE, propriétaire à Molinons à cause d’Edmée MYOLAT.

(56) Le ban…, p. 6. janvier 1542. De ce chef, est exempt du service.

(57) AY, 3E71-14, 27 janvier 1551. Il a vendu deux jours auparavant 8.20 l. de rente à prendre sur la terre et seigneurie de la MOTHE près Villeneuve-l’Archevêque, à Molinons, Foissy et les Sièges. Il convient de noter que des liens de service militaire semblent unir la vallée de la Vanne et l’Argonne. La famille de BERULLE aurait eu des liens avec cette marche de Lorraine au XVème. La famille de TREMELET venue à Thorigny sous Henri IV viendrait de la vallée de la Meuse.

(58) MIROT, op.cit, p. 140.

(59) Registre paroissial de Saint Hilaire de Sens, 9 février 1672. Fils de l’écuyer Jacques sieur du Fay.

(60) Notaire de Saint-Martin-sur-Oreuse. Location de la tuilerie de Vertilly.


(61) Minutier central des notaires de la Seine, XXXV 407, 23 octobre 1657. Les frères et sœurs CHARPENTIER ont obtenu en Parlement Le 6 septembre 1656 un jugement condamnant BODINET à leur verser 86 l., en exécutoire des dépens. Il semble qu’il y ait quittance de cette somme le 17 mars 1657 (me Cousinet, MC . LI 542).

(62) Registre paroissial de Chigy. Pierre MORLIN est veuf de Colombe BOUQUET. L’écuyer Jacques de SILLIERS est alors décédé.

(63) BRISBOIS, op.cit., p. 237, 23 septembre 1644 à Coulours.


(64)  Ibid., 2 septembre 1646 à Coulours Jacques de SILLIERS est alors sieur de Chaudron, p.237.

(65) Ibid, p. 239 , 3 novembre 1693 à Coulours. Damoiselle, vit aux Sièges.

(66) Ibid, p. 239, 2 août 1701 à Coulours. Feu Jacques de SILLIERE écuyer, sieur du Fay, époux de demoiselle Marie Magdelaine de POLANGIS, des Sièges.












(67) AY, G975, comptes de la Chambre du Chapitre, f° 13 r° : « de Colin MOUSSOT demourant aux Syeges pour la vente de plusieurs trembles et autres mort boys… en leur foret seant entre Arces et Coulours…X s ».

(67 bis) AY, 3E22-660, 28 mars 1516. Constitue 4 bichets de froment de rente sur une maison aux Sièges et 3 perches de vigne lieudit les Vignottes.



(68) AY, 3E22-74, 28 avril 1588, inventaire après décès de ladite CHAMILLARD, pièce XX, me Beaulant, Sens. Il reste dû 4 écus.

(69) Me Chevalier, Villeneuve-l’Archevêque, 24 mars 1675. Avec des charbonniers de Villechétive, s’engagent à travailler au service de Jacques BLANCHET marchand à Villeneuve-l’Archevêque.



(70) AY, 3E22-391, 3 mars 1661.











(70 bis) AY, 3E22-884, 27 décembre 1539. Epoux de Colecte. Le 8 octobre 1538 il a constitué un setier de froment de rente, contre 15 l. sur une maison et un quartier et demi en la ville des Sièges lieudit la rue du Hey, tenant à Anthoine PAULDRAT l’aîné, aux hoirs de Thevenin BUQUILLOU, à Symon de BONNET. Depuis l’assiette de l’hypothèque est déplacée sur une maison près de l’église des Sièges tenant au four banal, à Colas MIGNOT ; avec une place même lieu tenant au chemin du pressoir.

(71) AY, 3E22-761, 16 septembre 1566. Verse 45 l. pour le rachat d’une rente à Eugénie FERRY veuve de m° Pierre MOSSOT, ayant le transport de noble homme Guillaume de DROYN, lui même aux droits de Cyret GREMAULT des Sièges.

(72) AY, 3E22-58, 16 juillet 1581.



(73) Me Morice, Sens, 17 mai 1583.



(74) Me Boullard, Sens, 16 août 1644.


(75) Jean GRANDIN lieutenant en la justice des Sièges transige le 30 juin 1603 avec Nicolas LARCHEVEQUE laboureur aux Sièges, au sujet de la collecte des tailles (AY, 3E22-959) ; me Jean GRANDIN lieutenant aux Sièges le 19 janvier 1621 (me Boullard, Sens), me Loys COUSTE lieutenant pour le Roi en la justice des Sièges y demeurant, est héritier pour un cinquième de ses aïeux maternels feu me Claude DAIZ lieutenant de Villeneuve-l’Archevêque et pour un quart de Claude TENELLE le 4 décembre 1627 (AY, 3E22-980).

(76) Adrian MOREAU praticien le 24 septembre 1565 (AY, 3E71-33) : ce prénom est porté à partir de 1560 par un sergent royal (1571-1572) devenu archer des Gardes du Roi (1579) et seigneur de la Mothe (1579) à Villeneuve-l’Archevêque ; Ciret PARQUE praticien (avec Claude MARCHANDISE laboureur et vigneron) prend à bail de Saint Rémy deux arpents de pré à Vareilles pour 10 l. l’an et 19 années le 15 juillet 1566 (AY, 3E71-33), Nicolas PAILLERET praticien, avec le consentement de son curateur Jehan PARRIQUE fils de Jacques lui aussi praticien aux Sièges, vend ½ quartier et la moitié de ½ quartier de vigne aux Sièges lieudit Vau Jeuffrault, tenant à Pierre CAMART, à Mathurin COUSTY, devant 8 dp. L’arpent de censive, moyennant 5 écus le 24 avril 1581 (AY, 3E71-43) ; Gilles MAUGARD praticien fils de feu Ciret et de Philippe AUXERRE vend une maison dans l’enclos des Sièges près du cimetière le 8 avril 1587 pour 50 écus (AY, 3E22-271).

(77)  Me CLERC, notaire aux Sièges le 20 décembre 1568 (AY, 3E256-863, 6 décembre 1569) ; Pierre COUSTE notaire royal aux Sièges le 6 juillet 1571 (AY 3E69-13), frère de Regnault marchand aux Sièges et de Charlotte épouse de Me Jehan LELASSEUR procureur au bailliage de Sens, petits enfants de Jehan THOISON; me Jean GRANDIN notaire 1621 à 1670 (AY, 3E68-393 à 405) ; me Edme GRANDIN notaire de 1671 à 1695 (AY, 3E68-406 à 411) ; Edme GRANDIN notaire, époux de Barbe PONCY le 6 mars 1696 (me Chevalier, Villeneuve-l’Archevêque) ; Savinien GRANDIN notaire royal époux de Marianne TONNELIER le 24 janvier 1736 (reg. par. de Villeneuve-l’Archevêque).

(78) Jehan FOUCAULT sergent en la justice des Sièges époux de Marguerite LARCEVESQUE vend un demi arpent de terre aux Sièges lieudit Vaulx Rémy près le bois, tenant à Jehan ANDREAU, devant 10 d. de cens l’arpent envers St. Remy, pour un écu deux tiers le 2 septembre 1578 (AY, 3E71-31) ; Jehan THOISON sergent royal (aux Sièges ?) cède en échange 8 arpents de terre en deux pièces aux Sièges (3 arpents lieudit Piece Eguyse tenant aux enfants de Robin MARCHANT, aux hoirs de Jehan MARTIN ; 5 arpents lieudit le Carrogeot) contre un quartier de pré à Sainte Colombe le 2 mai 1539 (AY, 3E22-884) ; Edme LAPILLE sergent de la prévôté des Sièges époux d’Anne Geneviève CHAUVOT le 23 mars 1789 (me Tonnelier, Thorigny) ; Jehan BADENYER sergent royal au bailliage de Sens, résidence aux Sièges le 24 avril 1581 (AY, 3E71-43).

(79) Siret CAMART laboureur et arpenteur aux Sièges le 6 juin 1526 (AY, 3E71-2).

(80) Il reçoit de Jehan de PONCY marchand à Sens 80 écus pour les droits de lots et ventes le 25 janvier 1603 (AY, 3E22-959).
(81) Jehan BERTHELON couvreur rappelle qu’il a vendu le 4 novembre 1505 à feu Loys TESSON l’aîné de Sens un demi quartier aux Sièges lieudit la ruelle aux Berniers, un quartier de verger lieudit Champjoly contre 16 l. Il a été assigné en justice par Jehan FERRAT laboureur aux Sièges et acte le 24 août 1507 (me Maillet, Sens).

(82) Etienne VARACHE le 31 mars 1729 (reg. par. St. Maurice-aux-Riches-Hommes).

(83) Simon de BONES maréchal vend un demi arpent de pré aux Sièges lieudit, près la grant rue, tenant à Claudin RAVYON à la veuve Feliot MOREAU, à Adam de BONNET, au chemin allant aux usages des Sièges pour 8 livres (AY, 3E22-660) ; Jean LESTOT, maréchal, fils de Victor et de Jeanne POURE des Sièges, le 11 juin 1787 (me Bonjour, Thorigny).

(84) Jean GATEAU laboureur à La Postolle fils de feu Jean Charron aux Sièges et de Cirette DEPOND remariée à Gabriel ROUSSEAU laboureur à La Postolle, le 2 janvier 1769 (me Tonnelier, Thorigny).

(85) Claude POUARD, le 30 décembre 1787, fils de Barbe GRANDIN veuve de Nicolas POUARD (reg. par. de Villeneuve-l’Archevêque).

(86) Me Maillet, Sens, 2 janvier 1507.

(87) AY, 3E22-884, entre le 27 et le dernier 1539.

(88) AY, 3E69-13, 6 juillet 1573.

(89) AY, 3E71-31, 2 septembre 1578.

(90) AY, 3E22-951 bis, 14 juin 1596.

(91) AY, 3E22-97, 10 février 1602. Marchand laboureur aux Sièges, époux de Toussaincte BLAURE fille de feu Jehan BLANOT fils de Pierre constitue 4 l. 4 d. de rente sur une maison, grange, étables, jardin et accin en l’enclos des Sièges en la rue des Potiers avec un quartier de terre tenant à la à la veuve de Jehan GUYARD, à Estienne JARQUE, aux murailles ; 13 arpents à Vareilles lieudit la Bellegarde ; 6 quartiers de terre lieudit le Plessy aux Sièges ; un demi arpent de vigne aux Sièges lieudit Puyrese (?). à la veuve de Jehan GUYARD, à Estienne JARQUE, aux murailles ; 13 arpents à Vareilles lieudit la Bellegarde ; 6 quartiers de terre lieudit le Plessy aux Sièges ; un demi arpent de vigne aux Sièges lieudit Puyrese (?).

(92)  Recueil des historiens de France. Documents financiers, tome V, première partie ; Comptes généraux de l’Etat bourguignon entre 1416 et 1420 Michel MOLAT. Paris, 1965, p. 465, n° 1439 « audit Hayne de Leaue qui le VI° jour de juing ensuivant, se parti de la ville d’Eschielles pour semblablement porter lettres de par mondit seigneur, dudit lieu a la Villeneufve le Roy, devers monseigneur de Humbercourt qui illec estoit, pour ce 4 francs ».

(93)  -92-, p. 483, n° 1451. Versement opéré par frère Laurent PIGNON confesseur du duc.















(94) Etienne MEUNIER. Les églises et les bourgs fortifiés du Sénonais et des pays de l’Yonne. BSAS, n° 33, 1990, p. 11 à 40.











(95) Inventaire de la collection de Chastellux, BSSY, 1904, p. 77, réf. AN JJ2531 n° 14 (janvier 1539) ; foires 15 janvier et 17 juin, réf AN JJ 2531, n° 15.

(96) AY, 3E22-271, 8 avril 1587.






(97) Le ban…, p. 95 (MOREAU) et p. 96 (GONAULT).






(98) AY, 3E71-4, 22 juin 1529. Claude NAILLI laboureur aux Sièges constitue 4 bichets de froment de rente à prendre sur une maison aux Sièges tenant à Pierre MAUGART, à la ruelle Tirart, à Siret MARCHAND, au presbytère, pour 7 l.


(99) Me Morice, Sens, 7 janvier 1584. Nicolas DUMOULIN, écuyer, sieur de la Tombe et du Moutey, vit à Moutey, constitue 27 écus 40 s. 8 d. de rente à Lupien BONNET marchand de Sens, sur ce moulin.









(100) BSAS, 1867, p. 211 et s.












(101) Registre paroissial de Coulours.






























(102) Paul QUESVERS et Henri STEIN. Inscriptions de l’Ancien diocèse de Sens. Tome I, Paris, 1897, p. 589. Il peut s’agir de Jehan THOISON sergent royal et marchand à Sens en 1539 (87). Le 2 mai 1539 il cède en échange 8 arpents de terre en deux pièces aux Sièges (3 arpents lieudit Piece Eguyse et 5 arpents lieudit le Carregeot) (AY, 3E22-884). Le 12 janvier 1540 les hoirs de Ciret THOISON sont propriétaires lieudit le Carrefour des Gluys autrement appelé Hurtebise paroisse des Sièges sur le finage de Vaudeurs (AY, 3E22-884).

(103)  Le 18 mars 1516 il cède en échange 3 arpents à Vaudeurs et reçoit 4 arpents aux Sièges lieudit le Champ du Charme (AY, 3E22-660).

(104) AY, 3 E 22-884, le 14 février 1539.


















(105) AY, 3 E 22-660, 2 mai 1517.

(106) AY, 3 E 22-660, 10 septembre 1517.

(107) AY, 3 E 71-2, 28 janvier 1526.

(108) AY 3 E 22-660, 1er septembre 1517 (voire le 2).

(109) AY, 3 E22-1056, le 19 juillet 1482. Cède en échange à Nicolas PERROT prêtre un quartier de terre lieudit le Trambloy aux Sièges tenant à Jacquin PERROT et à Robin LEGROUX; contre une terre identique au même lieu tenant aux hoirs de Jehan de LYON et à messire Anthoine de BEAUFORT.



(110) AY, 3 E 71-4, 22 juin 1529. Jehan Jaque le jeune laboureur aux Sièges constitue 4 bichets de froment de rente sur une maison aux Sièges tenant à Jehan Saquart, aux hoirs de Pierre Berthelon et à la rue Regnart; pour 7 l. L’habitat du Trou aux Renard (paroisse de FOISSY) est situé à 500 mètres de la limite septentrionale des Sièges. Feu Nicolas Regnard était tissier en toile aux Sièges avant 1587 (-73 -). Noël Foiry gendre de feu Ciret Regnard a transmis 4 arpents situé au Champ du Charme des Sièges à Antoine Garnay dit Regnault, Antoine Lecoq et Marin Hamellyn laboureurs au Champ du Charme, et aux enfants de feu Jehan Guyetton le 20 novembre 1571 (AY, 3 E 71-24, par ailleurs détenteurs de 62 arpents au même lieu ; titre nouvel de 2 setiers de froment, 2 de seigle et d’avoine envers Symon Herbelin marchand à Sens veuf de Philippe Cousin, veuve de Guillaume Couste).

(111) AY, 3 E 22-884, 7 décembre 1539. Pierre Parque l’aîné laboureur aux Sièges et son fils Jehan laboureur à Chigy constituent 5 setiers 2 bichets de froment de rente à prendre sur une maison et quartier et demi aux Sièges en la rue des Pontiers tenant aux hoirs de Gillet Cannart, à la ruelle de la Courtet, aux enfants d’Edmond Jugnot ; 12 arpents lieudit la Mousoye Pyon aux Sièges tenant à Hubert Gaulthier, à Pierre Magart ; 5 arpents lieudit Vaurarie autrement Villers tenant aux hoirs de Jehan Bertellot ; moyennant 87 l. 12 s. Peut être faut il lire « Potiers » au lieu de « Pontiers ». En 1243 (-31-) le chevalier Jean de Garlande vend à Saint Rémy ses droits sur la roue du potier et sur les autres roues de potiers. Il existait dans au XIIIème siècle une taxation sur cette activité suffisamment notable pour être évoquée. La rue est certainement en relation avec cet artisanat du XIIIème siècle. L’activité de la poterie sénonaise a été étudiée (Didier PERRUGOT. L’atelier de céramique médiéval de Dixmont (Yonne). Cahiers d’archéologie villeneuvienne, n°2. Les Amis du Vieux Villeneuve, 1983, p. 9 à 34).

(112) AY, 3 E 71-10 , 19 septembre 1543. Jaspard Testard marchand à Rigny-le-Ferron transige avec Pierre Grasseau vigneron à Bagneaux au sujet de 9 l. 19 s. Il a fait saisir la moitié d’une maison qui fut à feue Jehanne Berthellot mère, sur la grande rue des Sièges, tenant à la ruelle Rappine ; et un autre chaptz de maison lieudit le Cortil Dautun aux Sièges, sur la grande rue. Grasseau est quitte.

(113) AY, 3 E 22-884, 3 mai 1539. Jehan Tenelle vigneron à Sens époux d’Edmée Dibuz vend à Jehan Couste marchand à Pont-sur-Vanne 3 arpents lieudit la Pierre Eguyse tenant aux enfants de Robin Marchant, aux hoirs de Jehan Martin ; 5 arpents lieudit Carrogeot ; moyennant 95 l.

(114) AY, 3 E 22-884, 12 janvier 1540. Eugène Nugault veuve de Guillaume Boucher conseiller du Roi, lieutenant général du bailliage de Sens, baille à moisson pour une durée de 18 ans à Loys Tancellin laboureur à Vaudece 35 arpents : 5 arpents lieudit Lespinette aux Sièges, tenant aux hoirs de Jehan Gaulthier ; 9 arpents même lieu tenant à Jehan Prot, Jehan Mossot, aux hoirs Jaquart, à un sentier allant à Cerisiers ; 3 arpents un quartier lieudit Vauldece autrement le carrefour des Gluys tenant à Jehan Blondeau, aux usages des Sièges, au chemin de Vaudeurs ; la moitié d’une pièce de terre où il y a une granche et maison lieudit le carrefour des Gluys autrement appelé Hurtebise en la paroisse des Sièges sur le finage de Vaudeurs faisant 17 arpents 3 quartiers (dont 13 arpents un quartier indivis avec les hoirs de la femme d’Estienne Lefrere), tenant auxdits hoirs, à Me Jehan Benoist, à Ciret Thoison, aux usages des Sièges ; 2 arpents audit carrefour tenant à Thiennot Jaquot, à Benoist Clément, aux hoirs de Ciret Thoison, aux usages ; un arpent un carreau aux Sièges lieudit le Chesne tenant à Anthoine Gallien, à Robin Marchant, à Anthoine Paulderat, aux hoirs de Jehan Jehan ; 3 arpents lieudit Vaubellier tenant à Jehan Sacredin, Jehan Oger, à Anthoine Gallien, à Robin Marchant, 2 arpents audit carrefour ; moyennant 12 setiers (4 de froment, 4 de seigle et 4 d’avoine).

(115)  AY, 3 E 22-1117, 14 février 1564. Jehan Bouquerant marinier époux de Marguerite Hérardin transporte à Jacques Brizon (?) sergent royal à Sens époux de Denise Baillet le quart de 3 setiers de blé (froment, seigle, avoine) et le quart d’un demi boisseau de pois et un demi boisseau de fèves dus par Lupien Odin, et Pierre Rondeau, sur des héritages au Chauderon, paroisse des Sièges, moyennant 25 l.

(116) AY, 3 E 71-33, 6 septembre 1565. Eugène Ferry veuve de Pierre Moussot barbier et chirurgien à Sens, mère de Charles Barbier et chirurgien à Sens baillent à Pierre Foin laboureur aux Sièges époux de Jehanne Gommery, une maison au faubourg des Sièges près la Fontaine Tyrat autrement dit « le lieu de messire Pierre Camart » tenant aux hoirs de Colas Robicher, à Anthoine Robicher ; 25 arpents en 14 pièces à savoir : 3 quartiers lieudit la Planche tenant à Thibault Voisin, au chemin des Sièges à Pont-sur-Vanne, au chemin allant au moulin de Flacy ; 7 quartiers lieudit le Moillon, 3 quartiers même lieu ; 7 arpents lieudit près du Fay ; 2 arpents lieudit a la Pommeree tenant au chemin des Sièges à Vaudeurs, un arpent lieudit la Croix Sarredain tenant au sentier tirant droit à la métairie du Gallien, 5 quartiers lieudit la charriere, tenant à Jehan Sarredin, aux usages des Sièges ; deux arpents et demi lieudit Villiers ; 3 arpents lieudit le Bouchon tenant au chemin de Vaubellin ; 3 arpents lieudit le chemin de Rigny, tenant au chemin allant des Sièges à Rigny ; 6 quartiers lieudit la Couste des Ozières ; 2 arpents lieudit près la Haye de Langlat tenant au chemin des Sièges à Pont-sur-Vanne ; un quartier ; pour 530 l.

(117)  -116- Jehan Sarredin est cité dans l’acte de 1565. A Saint Bris, deux croix (Tonnelot et Rougeot) portent le nom de familles (ayant pratiqué l’érection ?).

(118) -116- Anthoine Gallien est cité dans un acte de 1540 (-113-).

(119) -116- Siret Camart est laboureur et arpenteur aux Sièges le 6 juin 1526 (AY, 3 E 71-2) les hoirs de Gillet Camart sont cités le 7 décembre 1539 (-110-).

(120) -112- La famille Dostun appartient au patriciat de Sens de 1228 à 1484. A Voisines le courtil Villiers est occupé (Contact, Automne 2000. Etienne Meunier. Histoire de Voisines (7). Par contre à la Chapelle-sur-Oreuse le phénomène des courtils est remplacé par celui des cours : Dauthin, Dentrain, Chaalons et Blanchard (Contact. Etienne Meunier. Histoire de la Chapelle-sur-Oreuse, 6 et 8). Tous ces noms sont repérés dans le patriciat de Sens qui laisse ainsi son empreinte au cœurs des villages du Sénonais.

(121) Registre paroissial de Thorigny, 4 octobre 1763.

(122) Registre paroissial de Thorigny, 4 septembre 1787.
(123) AN, L 886.

(124) Alype-Jean NOIROT. Le département de l’Yonne comme diocèse. Tome I, un feu pour illuminer la nuit (1790-1843). Auxerre, 1979, p. 62.

(125) -123-, p. 6.

(126) AN, L 906.

(127) Chanoine Jacques LEVISTE. La réconciliation des prêtres jureurs de l’ancien diocèse de Sens et l’état du clergé diocésain au lendemain de la Terreur. BSSY, tome 130, année 1998 (1999), p. 118.

(128)NOIROT, op .cit, I, p. 119.

(129) Ibid., p. 121.

(130) NOIROT, op.cit, tome II, Quand refleurissent les déserts (1844-1875), Auxerre, 1979, p. 442, n° 627.

(131)  Ibid., p. 420, n° 373.

(132) Ibid., p. 454, n° 777.

(133) NOIROT, op.cit., I, .p. 353.

(134) Ibid., p. 355.

(135) AY, 3 E 22-1056, 19 juillet 1482. Nicole PERROT prêtre cède en échange à Jaques MOREAU une terre lieudit le Trambloy tenant aux hoirs de Jehan de LYON, à messire Anthoine de BEAUFORT ; contre un quartier de terre même lieu tenant à Jaquin PERROT et à Robin LEGROUX.