Le plan de ce document a été réalisé par Jeanne MARTEL dans le
bulletin N° 10 de l'APVV.
Les extraits de son article sont enrichis des contributions locales...
....à
compléter par la lecture du bulletin de l'APVV.
|
.... C'est au lavoir que
s'écrit la gazette du village avec ses potins qui font et
défont les réputations, à tel point que ce lieu est
parfois appelé «salle des rapports», «tribunal des
bavardes» ou encore «temple de la médisance». Ils jouent
un rôle social important....
|
|
....Tous ces édifices ont
en commun une certaine forme de beauté simple mais
touchante parce qu'on y retrouve l'âme du concepteur et
celle du constructeur.
C'est ainsi que certaines
communes n'hésitent pas pour leur lavoir, à recourir aux
services d'architectes, en vue de la réussite technique et
esthétique de la construction.
Le meilleur exemple de
réussite architecturale est, non loin de chez nous, le
lavoir du XVIIIème siècle de Brienon-sur-Armençon, un chef
d'œuvre classé monument historique.
|
Au début, le lavoir devait
être une simple pierre posée au bord de l'eau. Puis les
pierres ont été rapprochées et les eaux conservées dans un
bassin. Mais en hiver, les eaux gelaient et les laveuses
étaient exposées à toutes les intempéries.
Au XVIIIème siècle, furent
construits un certain nombre de lavoirs qui en général,
comptent parmi les plus beaux....
...Au XIXème siècle,à
partir des années 1820-1830,naît le« mouvement des
lavoirs» ayant pour arrière-plan la vague hygiéniste qui
envahit la France...
...En 1914, l'Aube compte
près de 500 lavoirs. La moitié d'entre eux ont été élevés
entre 1852 et 1901...
...La ménagère ne sera libérée qu'en 1963 avec la
première machine à laver....
|
Au début du siècle, le
grand lavoir au fil de l'eau
de Mathaux.
Il consistait en quelques
pierres alignées au bord de l'Aube.
Les laveuses y rinçaient le linge amené par brouettes,
dans des lessiveuses ou des baquets
|
|
Le lavoir-abri de Cornées-Laliat- Commune d'Aix en Othe
|
Le
lavoir des Cornées-Laliat, commune d'Aix en
Othe. Edifié en 1892, il est implanté à proximité du
hameau, dans le bois de Saint Rémeau, au bord d'une mare.
On y accède à partir de la
RD 77 par un petit chemin forestier situé sur la droite de
la route, peu avant l'entrée du hameau, en venant
d'Aix-en-Othe.
Ce petit lavoir offre au
promeneur qui le découvre, une vision champêtre en accord
avec son cadre boisé. Construit en bois, il forme une
petite cage bardée de planches sur trois côtés.
Son toit possède deux
versants inégaux dont l'un plus abaissé sur l'eau,
s'incline juste ce qu'il faut pour protéger la lavandière,
son garde-genoux et sa lessiveuse.
Ce type de lavoir, très
modeste et peu coûteux, est avant tout le «lavoir de
l'intimité»
|
Le
lavoir-abri de Villemaur-sur-Vanne. Etabli au
bord de la Vanne, un peu en amont du vieux pont de pierre,
il a la même structure que le lavoir précédent, mais il
est plus élaboré.
Il est en effet muni d'un
plancher mobile, constitué de planches épaisses que l'on
règle par rapport au niveau de l'eau, en manœuvrant des
poulies.
|
Le lavoir-abri de Villemaur sur Vanne
|
|
Le lavoir-galerie des Boulins au bord de l'étang de Gué
|
Ce type de lavoir, édifié
en longueur, est généralement d'assez grandes dimensions.
Comme son nom l'indique, il présente en façade une galerie
qui ouvre sur l'eau.
Celui des Boulins,
construit en 1885, au bord de « l'étang du gué», est assez
modeste. Sa toiture à double versant est soutenue en
façade par six poteaux de bois, scellés dans des plots en
briques, ce qui permettait l'installation de cinq
laveuses.
A l'arrière, il est fermé
par un mur en pans de bois, hourdé de briques, qui lui
donne un petit air champenois. Ce lavoir est souvent
visité car il est implanté dans un site romantique qui
inspire peintres et photographes, surtout en
arrière-saison, quand les arbres cernant le plan d'eau
prennent leurs teintes automnales.
|
Le
lavoir de Vareilles a été construit au bord du
rû de Vareilles à proximité de la RD 76 de Theil à
Vareilles
André Coladon raconte: "...Pas
de machine à laver, une énorme lessiveuse et c'était
déjà un progrès et le savonnage et le rinçage au lavoir
du ruisseau, par tous les temps, à genoux dans une sorte
de bac en bois «le garde genoux», avec un coussin et en
avant la brosse et le battoir, pendant de longues
heures! Le lavoir du Bourg a été construit en 1873, sur
le rû, à coté de l'abreuvoir."
Il est intéressant de découvrir
comment les Vareillois l'ont construit sans
subvention européenne, nationale, régionale ou
départementale: chacun a apporté sa pierre ou son obole.
|
Le lavoir de Vareilles
|
|
Dans les régions affligées
de sécheresse saisonnière ou quand l'alimentation du
lavoir est insuffisante ou irrégulière, on a eu l'idée
d'utiliser en complément l'eau du ciel. Ainsi sont nés les
lavoirs à compluvium. Ces bâtiments possèdent un toit
présentant une large ouverture, le compluvium_12ar où
tombent les eaux pluviales recueillies dans un bassin de
lavage,!'impluvium....
Le
lavoir de Cérilly (Yonne). Édifié en 1875, il
est situé en limite des départements de l'Aube et de
l'Yonne et peut être considéré comme faisant partie des
lavoirs de la vallée de Vanne « élargie ». Alimenté par le
surplus plus ou moins fluctuant des eaux de captage de la
ville de Paris, il appartient à la catégorie des lavoirs à
compluvium ouvert. Celui-ci se présente sous la forme d'un
espace laissé libre entre deux lavoirs-galeries se faisant
face et couverts de toits et appentis dont les eaux de
ruissellement se joignent aux eaux de pluie pour tomber
dans l'impluvium. Dans chaque lavoir, les charpentes sont
soutenues par quatre piles montées en briques, délimitant
ainsi les dix emplacements réservés aux laveuses. De plus,
une belle luminosité naît de cette architecture
particulière.
|
Le lavoir à compluvium de Cérilly
|
Ces lavoirs à petit budget
intéressaient les communes aux revenus modestes. leur
bassin est abrité par une toiture en bâtière (2 pans) ou
en pavillon (4 pans) soutenue par une charpente à poteaux.
leurs côtés ouverts à tous vents étaient l'objet de
réclamations de la part des lavandières.
|
Le lavoir-halle de Neuville-sur-Vanne
|
Un lavoir aurait existé dès
1829 à Neuville. Plus tard, en 1850, est-ce le même
édifice qui a été couvert par M. Mahaut,
maître-charpentier?
Celui que nous connaissons,
situé au centre du village et alimenté par les eaux de la
source St Martin,date de 1875. Sur une carte postale du
début du XXème siècle, il apparaît coiffé d'un toit en
pavillon et totalement fermé par un galandage en planches,
probablement pour protéger les laveuses,des courants
d'air.
Aujourd'hui,il a
changé de physionomie. Son grand bassin de lavage,auquel
on accède en descendant deux escaliers de quelques
marches, est toujours abrité par le même toit porté par
une charpente à poteaux, mais tous les côtés sont ouverts
à la manière d'une halle.
Bâtiment sobre, élégant
dans sa simplicité, le lavoir de Neuville est à découvrir,
surtout en été quand il est agréablement fleuri.
|
Bien qu'il ait été
légèrement modifié lors de sa restauration, par ailleurs
fort réussie, le lavoir de Fontvannes, quelque peu
atypique, peut être rattaché à la famille des
lavoirs-halle. Implanté en contrebas de la 0.660, à la
sortie Est du village,il est alimenté par la source de la
Vanne, jaillissant en amont sous l'église St Alban pour
ensuite former un petit rû qui,au lieu-dit« le pré de la
fontaine »traverse le bâtiment.
Son toit en bâtière qui, en
1835, était couvert en paille de seigle, est soutenu par
une ossature en pans de bois, ouverts dans leur partie
haute et hourdis de carreaux de plâtre dans leur partie
basse.
A l'intérieur, le bassin de
lavage rectangulaire possède une vanne qui règle le débit
d'eau. Bien intégré dans son cadre de verdure, ce lavoir a
un petit air champenois tout à fait charmant.
|
Le lavoir-halle de Fontvannes
|
|
Le lavoir à cage ouverte d'Estissac- coté sud
|
Ils constituent une
évolution notable dans la construction des lavoirs. Ce
sont des bâtisses plus importantes, édifiées en matières
nobles, la pierre ou la brique, et qui font l'objet d'une
recherche architecturale.
Dans les lavoirs à cage ouverte,il semble que le choix de
laisser un côté ouvert ait été dicté pour un souci
d'aération, empêchant ainsi qu'une atmosphère trop chargée
d'humidité ne dégrade la construction.
|
• Le lavoir d'Estissac.
Jouxtant la place Caroline, ce grand lavoir,à
l'architecture de brique, est construit à cheval sur la
Vanne qui alimente son bassin de lavage.
Couvert d'un toit en
bâtière, il est fermé à l'Est, au Nord et à l'Ouest. Côté
Sud, un des versants du couvert s'avance en avant-toit,
soutenu par quatre fortes piles carrées délimitant trois
ouvertures, dont l'une sert d'entrée. Côté Ouest, le
lavoir présente un pignon remarquable aux allures de
chevet d'église.
Couvert d'un chaperon de
pierre, il est percé de cinq baies : une centrale la plus
haute et deux latérales de chaque côté, de grandeurs
décroissantes et parfaitement symétriques. Les pleins
cintres de ces ouvertures sont clavés de briques
saillantes et s'ornent chacun d'une clé en pierre blanche.
A l'intérieur, le grand
bassin carré est munid'un vannage qui règle le débit des
eaux.
|
Le lavoir à cage ouverte d'Estissac- pignon ouest
|
Progressivement, quatre murs vont
ceinturer le lavoir et les lavandières seront enfin
protégées des intempéries.
Puisqu'il s'agit d'une véritable
construction, désormais chaque commune va rivaliser pour
faire édifier le plus beau lavoir et pour cela fera appel,
dans la majorité des cas, à un architecte. Les matériaux
employés sont fonction des ressources de la région et de
la richesse des communes. On emploie la pierre, la brique
qui remplacent le bois.
Pour le toit, on utilise souvent la
tuile mécanique inventée en 1850.
Les nouveaux lavoirs sont bien éclairés,
soit par des fenêtres en demi-lune,soit par des baies en
plein cintre, soit par des ouvertures rectangulaires ou
par un lanterneau.
A l'intérieur, le bassin au fond pavé ou
dallé, est pourvu de margelles en pierre qui ont remplacé
les margelles en bois.
|
Le lavoir de la Bouillant d'Aix en Othe
|
Établi en contrebas de la route départementale 194, menant
vers St Mards-en Othe, ce lavoir de 9m sur 7,50m
présente,sur sa façade pignon Sud, un cartouche indiquant
la date de sa construction: 1873.
Sa toiture en bâtière,
couverte en tuiles mécaniques, déborde légèrement les
murs, leur assurant ainsi une meilleure protection.
Le lavoir est alimenté par
les eaux de la Fontaine de la Bouillant qui, canalisée
depuis la source, tombent dans un avant-bassin.
Un escalier monumental à
double révolution (28 marches de chaque côté) enserre cet
avant-bassin.
L'ensemble constitue un
ouvrage d'art spectaculaire et remarquable. Mais on se
demande comment les laveuses procédaient pour remonter
leurs fardeaux de linge mouillé jusqu'à leur brouette
restée en bordure de route.
|
Les murs du lavoir sont
édifiés en briques jointoyées de blanc et positionnées en
boutisse et panneresse. Cette technique laisse
successivement apparentes la boutisse, petit côté de la
brique, puis la panneresse, grand côté.
La boutisse étant souvent
grésée, elle présente une teinte assez foncée d'un gris
bleuâtre tandis que la panneresse est beaucoup plus
claire, d'un brun orangé. L'association des deux tons,
donne ici, des murs vivants, agréables à regarder.
Après avoir descendu les
deux volées de 14 marches, coupées par un palier, on se
trouve devant l'unique entrée du lavoir, grande ouverture
centrale dont le cintre est clavé de briques.
A l'intérieur, le bassin
rectangulaire de 7m de long sur 3.50m de large, est
occulté aujourd'hui par une dalle pour éviter tout
accident. Une seule fenêtre rectangulaire de dimensions
modestes, est percée dans le pignon Nord. Elle est avec
l'entrée, la seule source de lumière de la salle de lavage
qui reste assez sombre.
Le lavoir de la Bouillant
séduit par son originalité, soulignée en son temps par
Pierre Bonte, animateur de l'émission «Bonjour Monsieur le
Maire».
|
L'avant bassin et les escaliers monumentaux
|
Le lavoir de Bercenay en Othe
|
Sa construction a été
décidée lors de la réunion du Conseil municipal du 5
février 1843, siégeant sous la présidence du maire M.
Prudent Deviste. La réalisation de la construction fut
confiée à M. Pierre Boizard,entrepreneur à Auxon.
Le bâtiment, établi en
franchissement de l'Ancre, petit affluent de la Vanne, est
situé en face de l'église. Il se présente sous une forme
octogonale irrégulière qui fait à la fois son originalité
et son charme.
Construit entièrement en
brique, il possède une entrée qui se détache à l'avant de
l'édifice, comme une proue de navire. Les larges piédroits
de la porte, montés en briquettes, soutiennent un cintre
clavé de briques, orné à son sommet d'une clef en pierre
blanche.
|
L'ensemble est protégé par
un petit auvent à la manière champenoise. Des piliers
quadrangulaires,ponctuent chaque sommet de l'octogone.
A l'intérieur, c'est
d'abord la magnifique charpente qui retient l'attention.
Le maître charpentier qui a réalisé un si bel ouvrage,
avait vraiment du talent.
Puis on remarque
l'originalité des modes d'éclairage et d'aération. Ici pas
de fenêtres. Le haut des pans de murs enserrés entre les
piliers s'arrête à quelque 60 cm au-dessous des bords du
toit, dessinant ainsi des ouvertures rectangulaires,
dépourvues de vitres et qui laissent passer l'air et la
lumière.
Le sol porte de larges
dalles de pierre de part et d'autre du bassin de lavage où
l'Ancre continue de couler interminablement.
|
Intérieur du lavoir de Bercenay en Othe
|
Le lavoir des Roises de Bucey en Othe
|
Il date de 1880 et a été
édifié par M. Vallot,entrepreneur à Laines-aux-Bois.
Situé à l'écart du village,
au bout de la Ruelle à l'eau et près du manoir fortifié,
il est alimenté par le Ru de Bucey.
Son architecture commune
s'est avérée le modèle le plus répandu au bord des
rivières. Sa construction obéit à un plan très simple. Il
s'agit d'un bâtiment bas, tout en longueur, édifié en
brique et dont le toit en bâtière est couvert de tuiles
mécaniques.
Il est éclairé par cinq
petites fenêtres carrées et possède deux portes d'entrée.
On ne note pas ici de recherche architecturale
particulière, hormis la présence de larges pilastres en
saillie qui rythment les façades et de linteaux en pierre
blanche qui soulignent les ouvertures.
|
Cet édifice, qui pourrait
paraître austère, est heureusement réchauffé par les
teintes des briques othéennes qui forment de délicats
camaïeux de gris, de brun, de rouge et d'orangé, offrant
ainsi des colorations nuancées du plus bel effet.
A l'intérieur, le bassin de
lavage, s'étend sur toute la longueur de la construction.
Le lavoir des Roises qui
sombrait dans l'oubli a été sauvé par l'Association de
Sauvegarde du Patrimoine de Bucey-en-Othe, qui après
l'avoir restauré,s'emploie sans relâche à l'entretenir et
à le mettre en valeur
|
Cette belle
réalisation architecturale présente deux particularités.
La première a trait à
son implantation: A l'extrémité d'un petit chemin qui part
du centre du village, à droite de la rue du Faubourg, on
découvre soudain, dans un val ombragé, un bâtiment «
corseté » entre deux hauts talus et ne présentant au
promeneur étonné que ses façades pignons.
La seconde
particularité concerne son mode d'alimentation en eau.
Celle-ci est fournie par une source située à l'ouest du
bâtiment,captée en 1868. Pour arriver dans le lavoir, ses
eaux empruntent une galerie aux parois maçonnées de
briques. L'un des côtés de cette galerie porte, à quelques
50 cm au dessus du niveau de l'eau,des blocs taillés
faisant saillie et formant un passage qui permet de
surveiller l'ouvrage
Quant au lavoir proprement
dit, sa construction a été réceptionnée le 14 novembre
1869 «en présence de MM. Gatouillat, Maire, Lanoux
entrepreneur à Aix-en-Othe, Quilliard, ingénieur en chef
des Ponts et Chaussées de l'Aube» et son coût est arrêté à
3 801,19 F.
La grande bâtisse est
entièrement édifiée en briques et coiffée d'un toit en
bâtière couvert de petites tuiles plates.
|
Lavoir de Bérulle.
Amenée d'eau de la fontaine au bassin de lavage
|
Le lavoir de Bérulle "corseté" entre deux hauts talus
|
Étant donné la
configuration des lieux, le bord inférieur de chaque
versant vient mourir sur le haut des talus qui enserrent
le lavoir.
Dans chacune des
façades-pignons s'ouvre une grande porte d'entrée au
cintre clavé de briques et une large et haute fenêtre en
plein cintre également, à montants métalliques,qui laisse
passer des nappes de lumière dans un puits d'ombre.
Pour pénétrer dans le
bâtiment, on doit descendre quelques marches. A
l'intérieur, le grand bassin de lavage est pavé de briques
plates et pourvu de margelles de pierre qui ont remplacé
celles en bois.
Les murs latéraux ont
gardé leurs barres d'égouttage en chêne.
Dans un angle subsiste une
cheminée montée sur des consoles à rouleaux.
Le trop-plein des eaux
s'écoule dans un bassin extérieur qui a longtemps servi
d'abreuvoir. Transformé ensuite en cressonnière, il est
envisagé dans un proche avenir de l'agrémenter avec ces
magnifiques fleurs aquatiques que sont les nénuphars.
Il y a quelques années, la
dernière lavandière de Bérulle venait encore hanter les
lieux.
|
Situé impasse du lavoir,
édifié en 1848 sur les plans de l'architecte troyen M.
Dhuyelle il a été construit par l'entreprise Thomas
Trucheloup.
Ce lavoir fermé est
alimenté par la fontaine Saint Martin. En 1878, à la suite
de son agrandissement, il est devenu le plus vaste du
canton. Il se présente sous la forme d'une belle bâtisse
de brique, coiffée par un toit en bâtière couvert de
petites tuiles plates.
Malheureusement, un
bâtiment en planches des plus disgracieux occulte une des
façades principales,ne laissant libre que la porte
d'entrée.
Dix fenêtres en léger
cintre assurent un très bon éclairage du lavoir. Autres
sources de lumière, deux grands œils-de-bœuf,
remarquablement clavés, sont percés dans chaque pignon.
|
Lavoir de Rigny-le-Ferron
|
Intérieur du lavoir de Rigny-le-ferron
|
À l'intérieur, les pans de
mur dans lesquels s'ouvrent les fenêtres sont séparés les
uns des autres par de gros piliers de briques carrés.
Établis en saillie ils rythment agréablement l'ensemble.
De part et d'autre du
long bassin de lavage aux margelles de pierre, deux grands
couloirs dallés permettaient aux laveuses de circuler
aisément.
Les longues barres
d'égouttage sont toujours en place.
Ce lavoir aurait besoin
d'une sérieuse restauration. Il est urgent de combattre
l'humidité qui détruit lentement les murs et s'attaque
même à la charpente. Par la suite,il serait bon de le
dégager des bâtiments qui le parasitent. Ainsi mis en
valeur, le lavoir de Rigny retrouverait son visage
originel.
|
• Le
lavoir de Saint-Benoist-sur-Vanne. Un premier
lavoir municipal avait été construit à St Benoist en 1833,
sur une parcelle appartenant à M. d'Ambly, propriétaire du
château.
Quinze ans plus tard,
l'édifice qui se dégradait, fut remplacé par un nouveau
lavoir, celui que nous connaissons aujourd'hui. Situé à
600 m environ au sud de la D 660, route de Courmononcle,
ce bâtiment le plus haut du canton d'Aix-en-Othe, date de
1848. Édifié entièrement en brique, il a une forme
polygonale irrégulière peu courante et son toit en
pavillon est couvert de petites tuiles plates.
A première vue, ce qui
étonne toujours, c'est le manque total de fenêtres de la
construction,la seule ouverture étant la porte d'entrée
dont l'imposte est clavée de briques.
|
Ceci s'explique par le fait
qu'à l'origine, le lavoir présentait sur sa toiture une
sorte de lanterneau en forme de parallélépipède couvert en
tuiles et dont les parois vitrées dispensaient à elles
seules assez de lumière pour éclairer l'intérieur de
l'édifice. Cette structure a été détruite au début du
XXème siècle.
L'alimentation en eau du
bassin de lavage se faisait par l'intermédiaire du canal
de fuite des douves du château.
La bâtisse a été restaurée
en 1980. et son environnement immédiat,est devenu une
halte touristique admirablement située au bord de la
Vanne.
Ajoutons qu'autrefois,cet
endroit avait été aménagé en abreuvoir. De plus, en mai
juin, les propriétaires de moutons venaient y laver leurs
bêtes. Certains éleveurs de Planty «descendaient» même à
St Benoist pour effectuer cette opération.
|
Lavoir de Saint-Benoist-sur-Vanne
|
Il est le plus vaste du
département de l'Aube avec des dimensions inusitées
:29,10m sur 7,46m de largeur car il avait été prévu pour
recevoir une soixantaine de lavandières, ce qui était
considérable.
On peut alors se poser la
question. Pourquoi un tel projet ? On peut expliquer cette
décision en grande partie par la date de réception de la
construction : 11juillet 1854.
A cette époque,la commune
de St Mards-en-Othe vit son âge d'or. Depuis 1840,elle est
rentrée en possession de ses bois, soit 420 ha environ de
forêt, à la suite d'un long procès intenté contre les
familles La Rochefoucaud et Casimir-Périer. De plus, la
bonneterie qui s'est implantée en Pays d'Othe crée de
nouvelles richesses.
|
Lavoir de Saint-Mards-en-Othe
|
Dans les années
1854-1860,on compte à St Mards 41 métiers à bras dits«
anglais». On peut donc se permettre de voir« grand».
On édifie alors une grande
bâtisse, rue de la Digue, à la sortie sud du village, en
direction de Nogent-en-Othe, qui va bénéficier d'une
exécution soignée.
Elle est en briques de
qualité supérieure provenant des fourneaux du Gaty,
commune de Géraudot. Quant à la décoration,bien que
sobre,elle témoigne d'une certaine recherche. Un long
bandeau de pierre blanche ceinture le lavoir au niveau des
allèges de fenêtres.
Dix baies vitrées se
présentant sous forme de grandes demi-lunes éclairent
l'intérieur. Le clavage du cintre de chacune d'elles en
retrait par rapport à la façade, est souligné par un
cordon en saillie, interrompu au sommet de l'ouverture par
une clef en pierre blanche, dessinant une agrafe.
|
Huit de ces baies ponctuent
la façade principale,symétriquement (quatre de chaque
côté) par rapport aux trois portes d'entrées contiguës qui
donnent accès à l'intérieur du lavoir. Les pignons percés
d'une seule baie, encadrée de pilastres, forment dans leur
partie haute un triangle dont les trois côtés sont
soulignés de modillons.
A l'intérieur, le bassin de
lavage de 24,20m sur 2,60m était alimenté par les eaux de
la source de Saint Boin.
Aujourd'hui, il est
recouvert d'un plancher, le bâtiment servant de vestiaire
à l'équipe de foot locale. La cheminée,située dans l'angle
sud-ouest est toujours en place.
|
Construit probablement dans
la deuxième moitié du XIXème siècle, son style de
construction est représentatif de l'architecture de brique
du Pays d'Othe. Edifié sur plan rectangulaire, il est
coiffé d'un toit en pavillon couvert de tuiles plates,
dites de « Bourgogne ».
Ses murs sont percés de
petites fenêtres en demi-lune aux petits bois rayonnants
dont le plein cintre,soigneusement exécuté,est souligné
d'un cordon de briques. La porte d'entrée est surmontée
d'une imposte vitrée rappelant les fenêtres, mais elle a
perdu ses petits bois.
Un étroit bandeau de
briques en saillie fait le tour du bâtiment au niveau des
bases des ouvertures. Une corniche à modillons court sous
le toit.
|
Lavoir de Villemoiron-en-Othe
|
Un escalier de quelques
marches et une rampe pavée permettent d'accéder à
l'intérieur de la bâtisse dont les murs présentent dans
leur partie haute une frise originale, composée
alternativement de deux briques placées horizontalement et
de deux briques positionnées verticalement.
Le grand bassin de lavage
est alimenté par les eaux d'un bras de la Nosle, petit
cours d'eau qui se jette dans la Vanne.
Ses larges margelles de
pierre blanche,polies par des années d'utilisation
pourraient,si elles pouvaient parler,nous conter le labeur
harassant de ces vaillantes lavandières «aux mains blêmes
et raidies d'onglée, nouées de rhumatismes, tannées et
torses comme celles des marins »
|
|